En ce jour de départ du Vendée Globe, j’ai eu envie de vous raconter l’histoire d’un tube improbable, sorti en 1979, qui donne envie d’embarquer vers le grand large : "Manureva" d'Alain Chamfort.
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Pourquoi définir Manureva comme un « tube improbable » ?
Tout simplement parce qu’en écoutant cette chanson, on a autant envie de danser que de pleurer. D’un côté, il y une mélodie « lancinante et dynamique », selon les mots de son compositeur, Alain Chamfort, et de l’autre il y a des paroles assez tristes, signées Serge Gainsbourg. Elles évoquent un trimaran nommé Manureva, un terme tahitien qui signifie « l'oiseau du voyage ». C’est avec ce bateau que le navigateur Alain Colas a embarqué, en 1978, pour la Première Route du Rhum. Alors qu’il voguait parmi les premiers, soudainement, il n’a plus donné plus de nouvelles.
Ce qui, sur le moment, inquiétait le présentateur du JT d’Antenne 2, Patrick Poivre d'Arvor dans ce journal à partir de 8'45.
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Finalement, on n’a jamais retrouvé Alain Colas et son Manureva, c’est bien ça ?
Oui, et, évidemment il n’y a pas de fin pour tragique pour un skippeur. C’est pourquoi cette chanson qui raconte l’histoire, je cite, « d’un bateau fantôme», a quelque chose de glaçant. D’ailleurs, au départ, Chamfort était un peu gêné à l’idée de chanter un morceau consacré à Manureva. Mais Gaisbourg lui a répondu :
T’inquiète pas Alain, c’est un hommage ».
Et Chamfort a finalement accepté ces paroles, d’autant plus facilement qu’il détestait le premier texte que son complice lui avait envoyé pour accompagner sa mélodie.
Il y a donc eu une première version de Manureva ?
En fait à l’origine la chanson devait s’appeler Adieu California et elle ressassait des clichés associés à la culture américaine : il était question de Marilyn Monroe et de bouteilles de coca. Chamfort n’était pas convaincu et n’arrêtait pas de répéter à Gainsbourg qu’il devait retravailler sa copie, comme il l’a raconté à la SACEM en 2011 :
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Pourquoi L’homme à la tête de chou a-t-il finalement accepté d’écrire de nouvelles paroles ?
A cette époque, Serge Gainsbourg dîne un soir chez le marin Eugène Riguidel, qui navigue alors sur un trimaran dont Jane Birkin est la marraine. Le nom d’Alain Colas s’invite dans la conversation. Pour Gainsbarre, c’est la révélation : la chanson sur laquelle il travaille avec Chamfort s’appellera Manureva. Et, comme souvent, il a vu juste, car ce single va finalement s’écouler à un million d’exemplaires à travers le monde. Un succès inespéré pour une chanson de deuil, qui a failli faire l’apologie du coca-cola.
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