Toute la semaine en fin d’émission, retrouvez les chroniques de CO3, la science dans ton chez toi ! Après un passage par Le Mouv’, les 3 colocataires seront dans la tête au carré pour partager leurs expériences scientifiques « domestiques ». Chaque jour un nouveau thème, ce vendredi : le cerveau. Est-ce qu’internet nous rend plus bêtes ? Et quelles étranges expériences peut-on faire avec le cerveau ? Dorothée, Swan et Axel nous répondent.
Notre article (par Antoine Bonvoisin) :
Blogotomisation ?
En lien avec le tapage médiatique actuel que suscitent les MOOC (massive open online course ), un article publié dans Le Monde le 17 octobre questionnait la pertinence d’internet pour l’apprentissage. D’après l’article, les différences entre les cours en ligne et ceux proposés en présentiel peuvent être considérables mais sont inconnues.

Depuis un certain temps on se questionne sur les impacts d’internet : devenons-nous plus bêtes ? Est-ce qu’internet bouscule notre façon d’apprendre et de mémoriser ? Des questions qui ont notamment été évoquées lors d’une publication de l’essayiste et blogueur américain Nicholas Carr dans The Atlantic en 2008 : Ces dernières années, j'ai eu la désagréable impression que quelqu'un, ou quelque chose, bricolait mon cerveau, en reconnectait les circuits neuronaux, reprogrammait ma mémoire. Je ne pense plus de la même façon qu'avant. C'est quand je lis que ça devient le plus flagrant. Auparavant, me plonger dans un livre ou dans un long article ne me posait aucun problème. __ [...]__ Désormais, ma concentration commence à s'effilocher au bout de deux ou trois pages. __ [...]__ Mon esprit attend désormais les informations de la façon dont le Net les distribue : comme un flux de particules s'écoulant rapidement. Auparavant, j'étais un plongeur dans une mer de mots. Désormais, je fends la surface comme un pilote de jet-ski.»
Internet et l’accès à l’information que la toile propose engendre effectivement certains problèmes, en termes de concentration, de distraction perpétuelle. Entre les réseaux sociaux, les mails, les flux RSS, notre esprit est constamment distrait, la lecture se fait sur des temps plus court et en diagonale.
Pourtant, l’utilisation d’internet stimulerait de la même façon le cerveau que la lecture, avec même un atout supplémentaire : celui de fournir une stimulation des centres liés à la prise de décision et au raisonnement complexe. Toute la difficulté consisterait alors à prendre la bonne décision, à faire un choix pertinent parmi les sources d’information et à être efficace vis-à-vis des possibilités offertes.

Alain Dagher, professeur à l’Institut de neurologie de Montréal, s’exprimait récemment dans un article du Devoir . Selon lui, le fait que l’utilisation d’internet engendrerait une atrophie de notre matière grise est absurde. Fait notable, les sources de qualité douteuses feraient aussi travailler les méninges.
Toujours selon le chercheur, Internet permettrait tout simplement d’économiser de l’énergie, tout comme on n’apprend pas par cœur une liste d’épicerie. Chez les personnes âgées, l’utilisation du web stimulerait même le cerveau. Le problème qui se pose concerne les jeunes, qui sont plus naïfs par rapport aux sources et auraient besoin d’être encadrés dans leurs recherches.
Les nouvelles technologies, la télévision, la radio, ont toutes connu à leur essor une période de remise en question. Alors comme le titrait Slate le mois dernier, devons-nous arrêter d’avoir peur de la technologie ?
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