- Gérard Larcher Président du Sénat, sénateur LR des Yvelines
Les sénateurs examinent à partir d'aujourd'hui le projet de révision constitutionnelle voulue par François Hollande après les attentats de novembre. Le président (LR) du Sénat est l'invité de Patrick Cohen.
►►►Gérard Larcher répond aux questions de Patrick Cohen
Le Sénat va débattre aujourd’hui et demain de la révision constitutionnelle qui porte la déchéance de nationalité aux terroristes. C’est sans état d’âme que les sénateurs vont enterrer la mesure ?
On va d’abord parler état d’urgence. Sur cela, nous sommes particulièrement attentifs. On va rappeler que seul le juge judiciaire peut priver de liberté. C’est une affirmation essentielle.[…]
►►►Gérard Larcher : "On va rappeler que seul le juge judiciaire peut priver de liberté":
Sur l’article 2, nous revenons au discours du Président de la république il y a 3 mois. On va rappeler que seul le juge judiciaire peut priver de liberté.
C’était la condition posée par Nicolas Sarkozy auprès du Gouvernement ! Donc les Sénateurs désobéissent à Nicolas Sarkozy et à Manuel Valls. C’est un Sénat frondeur ?
Non indépendant, qui entend jouer son rôle de balancier stabilisateur.
Autre point, vous réservez la déchéance de nationalité aux binationaux.
Car on a une ligne rouge sur l’apatridie.
Donc s’il n’y a pas de compromis, il n’y aura pas de déchéance.
Laissons les choses se faire.
La loi travail, avec des mesures que vous réclamez et que vous n’avez pas mis en place lorsque vous étiez ministre du travail.
J’ai dit à vos confrères que j’aurais aimé présenter ce texte. [Lorsque j’étais ministre], j’avais présenté un texte sur la flexi-sécurité. On avait de la flexibilité mais pas moins de droits pour les salariés.
Introduire les 61 points Badinter Lyon-Caen en préambule, c’était s’inventer des rigidités de la jurisprudence.
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Si le texte est vidé de sa substance, pourquoi encore tant d’opposition ?
Si on est satisfaits de la situation, alors il ne faut rien changer.
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Vous ne pensez pas que les Français sont fatigués de ces jeux d’opposition stérile ?
Attendez, le Premier ministre s’aperçoit qu’il avait oublié de faire de la concertation. Nous avions fait la même erreur sur un texte connu : le CPE. L’incompréhension vient de cela.
Comment allez-vous vous y prendre si vous revenez au pouvoir ? Avec vous pas de concertation, pas recul ?
Je suis l’auteur de la loi Larcher qui préconise la concertation préalable à toute loi sur le travail.
La concertation mais pas la négociation.
Sauf cas d’urgence.
Je préconise toujours le dialogue.
►►►Gérard Larcher : "C'est la responsabilité du Sénat de représenter le monde rural"
►►►Gérard Larcher répond aux questions des auditeurs
(Auditrice) Est-ce que vous vous réclamez toujours de Philippe Seguin ?
C’est l’héritage dans lequel je me suis construit. Il faut trouver un équilibre entre les réalités du marché et l’attention à l’homme […], quelle est le rôle de la Nation ?
(Patrick Cohen) C’était le gaullisme social, les propositions de son héritier direct, et celui dont vous vous réclamez, François Fillon, sont libérales.
Elles sont sans doute plus libérales que celles que nous portons. Je crois toujours en l’Etat, son rôle régulateur. La pire des situations est celle que nous connaissons aujourd’hui, 10% de la société […] a parfois l’impression qu’elle est inutile au monde.
(Auditeur) L’âge de départ à la retraite est de 62 ans en France, est-ce que Monsieur Larcher serait prêt à mettre un coup d’arrêt à la politique en proposant une loi de départ à la retraite à 65 ans pour les hommes politiques.
[…] Au fond, la question est, est-il possible de multiplier le nombre de mandats ?
Il n’y a pas d’âge pour rentrer en classe de la politique, il n’y a pas d’âge pour en sortir.
(Auditeur) A quoi sert le Sénat, les députés ne sont-ils pas assez nombreux, il existe le Conseil constitutionnel !
Il faut un balancier stabilisateur, il faut éviter des textes de pulsions . Le 16 novembre, le Président de la République nous annonce une réforme constitutionnelle trois jours après un drame national.
C’est le Sénat qui pose un certain nombre de questions.
Notre rôle est très important en matière de représentation du territoire. […]
(Twitter) Quels nouveaux instruments de protection sociale proposeriez-vous ? Pourquoi ne faites-vous pas des propositions de loi ?
Nous le faisons. Le premier avant-projet de loi dans la loi Macron, en matière de formation notamment.
(Thomas Legrand) Dans le 16ème arrondissement, la mairie de Paris veut instaurer un centre d’hébergement d’urgence de SDF et une partie de la population s’y oppose et le maire, Claude Goasguen soutient la population contre ce projet. Vous êtes élu à Versailles. Qu’est-ce que vous conseilleriez à Claude Goasguen ?
Il y a 10 ans, nous avons décidé de faire un centre d’hébergement et d’accueil à Rambouillet. On n’est pas seulement un toit mais aussi une mise en relation.
S’il veut visiter l’expérience de Rambouillet, elle existe.
(Twitter) Une explication : vous recevez le Président Al Sisi au Sénat.
[…] Je rentre de Lampedusa. J’ai vu une situation très positive d’accueil. La situation en Libye est terrible, nous en avons parlé avec le Président Al Sisi, la Libye est la source du malheur absolue d’hommes et de femmes.
Je n’ignore pas que l’Egypte n’est pas une démocratie comme nous l’entendons mais nous avons besoin d’une Egypte attentive aux portes de la Libye et d’une Libye attentive à la situation en Tunisie.
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