Le papier a un peu jauni, le document n’est pas jeune. Mais on y remarque le nom d’un de ses auteurs, Laurent Fabius, en bas d’un texte assez critique sur la campagne présidentielle de 1974.
Extrait musique.
74, c’était le premier duel Giscard-Chirac.
Mais aussi Arlette Laguiller et Jean-Marie Le Pen pour la première fois, Alain Krivine pour la 2ème, l’écolo René Dumont, le royaliste Renouvin, etc…
En tout 12 candidats, un record. Et une alerte, celle de la Commission nationale de contrôle du scrutin qui dénonce une dérive, un détournement de procédure. « Certaines candidatures semblent n’avoir été présentées que pour permettre à leurs auteurs d’exposer leurs revendications, sans qu’à aucun moment ils aient eu la prétention d’être élus. Il n’est dès lors pas exclu qu’à l’avenir, des groupes de pression de toutes natures ne tentent d’user des moyens mis à disposition par l’Etat. »
Les magistrats déplorent aussi les « sérieux inconvénients » suscités par ce nombre élevé de candidats : il oblige à réduire le temps de parole des candidats à la radio et à la télévision. Et risque de disperser l’attention des auditeurs et des téléspectateurs. Et même de nuire à la dignité de l’élection présidentielle ».
Voilà, c’est signé par le vice-président du Conseil d’Etat Bernard Chenot. Et parmi les rapporteurs : un certain Laurent Fabius, auditeur de 2ème classe.
Le jeune homme a 27 ans, il vient de sortir de l’ENA, n’a pas encore rejoint François Mitterrand.
C’est le même Laurent Fabius qui dans moins d’une heure va prêter serment comme président du Conseil constitutionnel, et qui va donc 42 ans plus tard, revenir à l’un de ses premiers objets d’étude : l’organisation d’une campagne présidentielle. Et la place de ceux qu’on appelle les petits candidats.
Un petit bonus, en cette journée des droits des femmes… ?
C’est toujours Laurent Fabius pour une phrase un peu bizarre, un peu maladroite.
Extrait Laurent Fabius.
Laurent Fabius alors Premier ministre à L’Heure de Vérité en 1985.
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