Adèle et Rosetta

France Inter
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Adèle
Adèle
© maxppp

Je me suis plongée dans un rapport assez intéressant : il est question de « dépassement d’heures non rémunérées », de « pression patronale frôlant le harcèlement moral, manque d’hygiène à la cantine » et de « promiscuité entre les travailleurs ». On dirait un rapport de CGT chez Arcelor-Mittal, mais… c’est la palme d’or à Cannes !

Vous saviez qu’il y a un film qui s’appelle « La vie d’Adèle » et qui sort aujourd’hui ? Et bien il y aurait un film à faire sur le film, et il paraît que les Frères Dardenne sont sur le coup. Ce serait un film social, ça se passerait dans le Nord. Ce serait la rencontre entre Adèle et Rosetta (ça ferait une paire de palmes). Et ce serait l’histoire de deux jeunes actrices sorties des griffes d’un tyran par un jeune héros syndicaliste, un type tellement fort qu’en plus il réussirait à arracher une convention collective pour le cinéma au gouvernement.

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Ce serait un film de crise à la fois économique et moral, en plus l’une des deux actrices ce serait Adèle, Adèle Exarchopoulos, elle a déjà le nom d’un armateur grec en faillite. Et hier chez Pascale Clark, elle a même dévoilé la réplique culte du scénario :

Le cinq sept 2013 - Adèle mot fin couilles (comme on nous parle)

3 sec

Et puis, il y aurait Léa Seydoux. Vous allez me dire « encore elle », on l’a vue sur toutes les couvertures de magazines. Il paraît qu’en Corée du Nord, Kim Jong-Un est persuadé qu’elle a renversé le régime de François Hollande. (Mais bon, son régime, Hollande ça, fait longtemps qu’il l’a inversé, y’a qu’à voir ses courbes…)

Sinon, Léa Seydoux, c’est bien simple, y’a que la couverture de 30 millions d’amis qu’elle n’a pas faite. Non, ça elle l’a laissée à Marie-Charline, la compagne de Pierre Moscovici, qui scénarise la vie de son chat sur Twitter.

D’ailleurs, cette semaine, sur une vidéo qu’elle a tournée, on a pu voir Hamlet nager dans la baignoire. Une scène très difficile à tourner pour le jeune Hamlet, je dois vous dire qu’un voile épais plane sur les conditions de tournage. On est en droit de se demander s’il y a eu maltraitance. D’ailleurs, pour attirer l’attention sur cette polémique, il est question qu’Hamlet pose nu en couverture de 30 millions d’amis, mais, dans le fond, il est habitué, puisqu’il se balade à poils toute la journée !

Mais je m’égare un peu, c’est vrai que ce pauvre Hamlet n’y retrouvait pas ses jeunes… Donc j’en reviens à toutes ces couvertures de presse sur « La vie d’Adèle, à propos de la vie d’Adèle sur le thème de la vie d’Adèle » (oui, la mise en abyme est assez vertigineuse.)

Je remarque que dans le cinéma, on ne décroche pas son téléphone pour parler avec les gens, on n’écrit pas d’e-mail non plus, non, on se parle entre soi par interviews interposées dans les magazines. C’est assez chic. C’est comme Houellebecq et BHL, quand ils veulent discuter le bout de gras, ils ne vont pas boire un café comme tout le monde, ils s’écrivent des lettres qu’ils ne posent pas, non, ils les publient dans un livre. Ca évite les files à la poste.

Mais alors Abdellatif Kéchiche, dites donc, il y va… Léa Seydoux, il l’a repeinte du sol au plafond… Du coup, elle a posée nue en couverture de « Lui ». Et sur ce, il a décidé de la rhabiller pour l’hiver. Il explique que c’est elle qui a voulu le rôle à tout prix, qu’elle vient d’une famille de grands patrons du cinéma par son grand-père… Et que comme le réalisateur hésitait à l’engager dans son film, elle lui aurait lancé : « Et quoi, je sens… le Pathé ? ».