Il était dans ce studio hier, Bruno Le Maire publie un livre, le troisième depuis qu’il est ministre… Voici son éditrice…
Alors, comment vous l’avez trouvé ? Formidable, n’est-ce pas ? Derrière l’homme d’Etat, il y a un homme de Lettres. Léa, vous vous demandiez hier « où trouve-t-il le temps d’écrire en pleine gestion de la crise ? » Ecoutez… je pense qu’il faut séparer le ministre de l’artiste. Car…
…c’est le soir, alors que les couloirs du ministère sont déserts, que Bruno range sa calculatrice pour sortir sa vieille machine à écrire, une Remington. Il se sert un verre de scotch, il enfile alors sa robe de chambre et allume une lumière tamisée, en attendant d'être foudroyé par l'inspiration...
A travers la baie vitrée, il regarde la ville éclairée (enfin, au moins jusqu'à 20h) en pensant à tous ces gens, chez eux, dont l’activité a brutalement cessé... Et il se dit alors qu'il n'a plus le choix, il doit trouver une solution pour les divertir !
Car lui ne s'arrête jamais ! Il dort deux heures par nuit ! Et je peux vous dire que si tout le monde bossait autant que lui, il n'y aurait pas autant de faillites en France !
Tiens, d’ailleurs, Nicolas, vous aimez ce sous-titre, « Mémoires provisoires » ? Alors, je vous livre l’anecdote : en fait, il avait laissé « Titre provisoire » sur la couv’ et j’étais à l’imprimerie, je n’arrivais pas à le joindre. C’est moi qui ait mis « Mémoires » parce que c’est super vendeur ! Oh écoutez, c’est pas parce que les librairies sont des commerces non-essentiels que le livre de Bruno le Maire n’est pas essentiel, lui.
Son livre est formidable. On y découvre le fiasco de la gestion de la crise vue de l'intérieur : c'est comme un polar raconté du point de vue du tueur, c'est sensationnel (c’est sensass)! Les hommes politiques écrivent tous des livres. Ils ne sont plus écoutés alors ils espèrent être lus.
Mais Bruno il a besoin d'écrire pour s'épanouir ! Il faut le laisser exprimer son art, sinon un jour la frustration le poussera à retarder l'âge pivot de la retraite à 75 ans. Ce que Bruno Le Maire prend aux Français en impôts, il leur rend en émotions et ça c'est magnifique (c’est magnifique).
Son surnom au ministère, c'est Bruno Voltaire. D'ailleurs pour paraphraser l'artiste je dirais que son principal ennemi c'est son intelligence ! Parfois je me demande comment un homme avec un tel talent peut gâcher sa plume en écrivant des lois ! La politique gagne un Ministre mais la littérature perd un génie. Bruno envisage la littérature comme un combat. Jamais il n'abdique face au verbe.
Face aux GAFA, oui, ça peut arriver, mais avec les mots, ça, jamais !
Il a dit « Les Français ne travaillent pas suffisamment » et j’ajouterais qu’ils ne lisent pas suffisamment les livres de Bruno.
Bruno Le Maire n'est que le digne successeur de tous ces grands hommes d'État qui ont écrit des chefs-d'oeuvre. A défaut de laisser des idées, ils laissent des bouquins.
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