C’est pas ce que j’avais prévu ce matin, je ne vous le cache pas…
Mais je porte Strasbourg dans mon cœur parce que j’y ai fait mon tour premier voyage scolaire… On n’est pas si loin de la Belgique. Alors depuis, d’habitude, j’entre en grande empathie avec les Alsaciens… essentiellement quand Marie-Pierre Planchon donne les températures à Strasbourg où à Mulhouse…
Hier soir, au moment où j’ai découvert l’information de cette attaque, j’ai entendu mon voisin hurler… parce que le PSG venait de marquer un but. J’ai envié mon voisin qui gagnait du temps additionnel d’insouciance. Moi mon effroi n’a pas transpercé les murs… D’autant que j’ai appris la nouvelle bizarrement… Je consultais machinalement Twitter, et les derniers messages s’indignaient d’un prétendu complot… Moi les complotistes d’habitude ils me font marrer, alors je remonte le fil pour savoir de quoi il s’agit… Complot… attaque Strasbourg ? C’est donc dans un deuxième temps que je découvre l’information, la vraie, la factuelle… Strasbourg, attaque, tireur. Ça veut dire qu’aujourd’hui y’a même plus un délais de décence avant de partir dans des délires… Pas plus qu’il n’y a encore une trêve politique, puisqu’immédiatement des élus polémiquent sur les fichés S. Donc espérer un petit moment d’union nationale, j’vous en parle même pas. Même le Père Noël vient nous voir plus souvent… Oui, y’a des enfants qui nous écoutent… Vous inquiétez pas les amis, il passera quand même, le Père Noël, il a certainement très à cœur de vous faire plaisir… et lui, déjà il peut nous une trêve de Noël
Parce qu’il va falloir trouver à se consoler ! Pour consoler les habitants qui sont touchés et pour se donner du courage on a des hashtags : Je suis Charlie, Je suis en Terrasse… donc là faut qu’on décide ? Je suis vin chaud ? J’ai réfléchi à ce qu’on trouve sur les marchés de Noël mais si on met « Je suis bonnet péruvien » ça le fait moins…
Je me rends compte aussi au moment où on parle que c’est encore plus glaçant de savoir que le tireur est toujours en fuite… c’est aussi pour ça que je suis là ce matin, parce que moi à chaque fois que je dis fuite je vous vois sourire un tout petit peu quand même. Comme si dans ma bouche ce matin, ce mot-là ne faisait pas exister la réalité qu’il décrit… Mais comme elle est bien là, je vous laisse la traiter… Et on vous écoute, aussi pour se tenir ensemble bien au chaud les amis…
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