Le gouvernement annoncera dans la journée la mise en place de quotas d’immigration. Cette « immigration choisie » sera légale en fonction des besoins en main d’œuvre des entreprises françaises…
Déjà, mettons tout de suite les choses au point : en matière d’humoristes, le quota belge est atteint. Cette précision étant faire, on peut s’attaquer au sujet… « On ne peut pas accueillir toute la misère du monde », sauf si la misère a un Bac +5 ou qu’elle maîtrise les travaux de terrassement. C’est un dossier que je connais bien : moi-même, en Belgique, je viens d’une terre d’immigration, parce que dans les années 50, quand on disait « Il manque 500 pizzaïolos dans le Hainaut », allez hop, on nous envoyait 500 Italiens !... Alors, attendez, j’ai dit « pizzaïolos » ? Je pense que je me suis gourée, c’était peut-être des mineurs. C’est pareil, vous aurez corrigé : c’était pas un four à pizza mais une mine de charbon. C’est kif-kif.
Tout ça pour dire que l’immigration choisie, en fonction du métier et non pas de la nationalité (là ça irait trop loin), ça existe depuis longtemps : en France on a vu débarquer des maçons portugais, des plombiers polonais et des chanteuses québécoises. Pour ce qui est des banquiers suisses, eux, on ne les fait pas venir, on se déplace pour ne pas les déranger... C’est juste qu’aujourd’hui tout ça sera mieux géré, tout sera centralisé par INTERPOL emploi. Parce que ça suffit aussi : il faut que l’immigré se professionnalise, y’en a marre des étrangers amateurs !
Et là on entre dans le concret : par exemple, un migrant qui serait à deux doigts de se noyer en Méditerranée, s’il parvient à hurler : « Je suis géomètre ! », là, on a le feu vert de Muriel Pénicaud pour lui lancer une bouée. Vous suivez la logique ? Pour trouver un emploi il suffit de traverser la rue située à la frontière.
Le gouvernement aura précisément la liste des métiers et filières « en tension », à ne pas confondre avec les métiers en « haute tension » comme : les urgentistes, les policiers, les pompiers et les profs… D’ailleurs, parmi les compétences recherchées, je propose qu’on ajoute chroniqueur télé. Juste pour que Zemmour puisse dire qu'il s'est fait voler son job par un immigré.
J’ai presque de la peine pour Marine Le Pen qui depuis hier matin fait énormément d’efforts pour paraître plus à droite que Macron. Et ça c’est pas le pire : Nicolas Dupont-Aignan a déclaré à propos des quotas : « C’est une mesure que je réclame depuis longtemps ». On est en train de redonner espoir à Nicolas Dupont-Aignan, c’est très grave ce qui se passe. Voilà, en gros, le gouvernement veut faire son marché dans les pays en crise. Faut dire qu’après la colonisation comme y’a presque plus rien à piquer dans le sous-sol, il faut bien s’attaquer aux bras et aux cerveaux.
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