Ce matin, François Morel nous propose un hymne au camembert, accompagné au piano par Antoine Sahler qui a adapté « J’irai revoir ma Normandie »
Je veux chanter ici et sur ma France Inter
La beauté d’un pays la chance bocagère
D’un produit digne enfant de France et Normandie
Du pays d’Auge enfin pour être plus précis.
Dans l’Orne exactement un jour Marie Harel
Fit cette découverte étonnante irréelle
D’un fromage vivant qui chante et qui respire
Comme un baiser volé comme un éclat de rire
Au milieu des pommiers des vaches des près verts
Un jour heureux naquit le fameux camembert
Ce matin je serai le chantre du terroir
Des richesses perdues au fond des territoires
Que je devienne ainsi et tant pis s’il le faut
Un avatar bobo de Jean-Pierre Pernaud
Je veux chanter ici avec des trémolos
L’héritage inouï des savoirs ancestraux
Dire les qualités les arômes complexes
Qui rendent enthousiastes et quelquefois perplexes
Car il est surprenant et garde ses mystères
C’est pour cela qu’on l’aime aussi le camembert
Mais le camembert de Normandie AOP
Au lait cru aujourd’hui, sais-tu ? est menacé
On veut l’assassiner on veut le sacrifier
Sur l’autel imbécile de la modernité
Dans un monde uniforme hélas on aseptise
Tout doit se ressembler il faut qu’on pasteurise
Quand le lait trop chauffé banalise le goût
Ça n’a pas d’importance il faut gagner des sous
A l’INAO sais-tu que de drôles d’experts
N’ont pas craint de chercher à tuer le camembert ?
Ah les cons les ringards les sous-doués les boloss
Qui n’ont pas défendu ce bon vieux calendos
Faut-ils qu’ils soient crétins qu’ils en aient une couche
Pour ne pas concevoir que moulé à la louche
Ce fromage n’est pas de quelconque fabrique
Mais qu’il est singulier qu’il est emblématique
N’importe quel frometon sans bouquet sans saveur
Vulgaire pâte molle à la triste fadeur
N’importe quel fromgi quel puant ordinaire
Ne peut pas mériter le nom de camembert
Mai 68 peut-être attendait une suite
Eh bien décidons la en mai 2018
Lançons tous les pavés que nous pourrons trouver
De chèvre et d’Affinois du Nord et de Roubaix
Contre les tristes trusts agroalimentaires
Il faut se révolter ne pas se laisser faire
Il faut que raisonnée soit notre agriculture
Enfin débarrassée de trop de forfaitures
Dressons des barricades crions notre colère
Et ensemble sauvons le soldat Camembert !
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