Alors on ne peut plus utiliser sa voiture sans culpabiliser.
On ne peut plus tenir la porte aux dames sans passer pour un dragueur.
Bientôt on ne pourra plus s’asseoir sur l’herbe sinon on écrase les insectes rares.
Alors on ne peut plus jeter un sac plastique sous prétexte qu’il va finir dans l’océan.
On ne peut plus mettre la main aux fesses de sa secrétaire sans passer pour un obsédé sexuel.
Bientôt on ne pourra plus abattre un éléphant alors qu’il n’y a pas plus joli qu’une statuette en ivoire.
Alors on ne peut plus demander aux enfants de nous faire des gâteries sous prétexte que ça contrarie les ligues de vertu.
On ne peut plus le matin laisser la lumière allumée quand on part de chez soi alors qu’on revient le lendemain au plus tard.
Bientôt, on ne pourra plus faire ses vidanges de voiture sous prétexte que l’huile usagée peut polluer la nappe phréatique pendant des dizaines d’années.
Alors on ne peut plus faire l’amour à une personne qui nous plait sous prétexte qu’elle ne serait pas consentante.
On ne peut plus se brosser les dents sans s’obliger à fermer le robinet.
Bientôt on ne pourra plus laver sa bagnole pendant la canicule.
Alors on ne peut plus avoir à notre service des niakoués ou des bamboulas pour faire la lessive, la cuisine, le ménage et garder les enfants sous prétexte que 18 heures par jour et non payé, ce serait apparenté à de l’ « esclavage moderne ».
On ne peut plus manger de fraises en hiver sous prétexte que ça réchauffe la planète.
Bientôt on ne pourra plus boire un Martini on the rock sur une terrasse chauffée sous prétexte que le bilan carbone serait catastrophique.
(Depuis le samedi 7 novembre la campagne du Comité Interprofessionnel des Palmipèdes à Foie Gras est terminée et nombreux sont les auditeurs de France Inter qui regrettent déjà ces publicités si souriantes et progressistes. Aujourd’hui, comme un bouquet final de feu d’artifice, j’ai décidé gratuitement d’offrir un dernier message au confit de canard)
Alors on ne peut plus rentrer chez soi quand on s’est torché avec les copains alors que personnellement je ne roule jamais aussi bien que quand j’ai un coup dans le nez.
On ne peut plus crever les pneus de la bagnole de son voisin avec qui on a eu un différent sous prétexte que ce serait du « harcèlement ».
Bientôt, on ne pourra plus se faire justice soi-même alors que les tribunaux sont déjà encombrés.
Heureusement qu’il nous reste le confit de canard. Un bon confit de canard vite fait au four sans chichi accompagné de patates sautées à l’ail en refaisant le monde dans la cuisine avec les potes, hein !
On ne va pas nous l’piquer ça.
Le confit de canard, hum, le bonheur peinard.
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