Du rififi chez les jaunes

France Inter
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Du rififi chez les jaunes - Le Billet de Sophia Aram
Du rififi chez les jaunes - Le Billet de Sophia Aram
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Samedi au cœur du mouvement jaune fluo qui anime nos week-ends depuis bientôt deux ans, un homme vient de se faire exfiltrer de la manifestation après s’être fait traiter de -je cite : « collabo d’une police nazi ».

Entouré de ses gardes du corps, cet homme dont le visage est caché par un masque noir sur lequel est inscrit « Allez tous vous faire…» je vous laisse deviner la suite du message. Il peine à comprendre cette agression envers sa personne qu’il définit lui-même comme étant … 

Sûrement le mec qui a le plus fait pour les gilets jaunes dans tous les sens du terme, c’est terrifiant …

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Pour comprendre la portée du drame qui se joue entre Jean-Marie Bigard et une partie des gilets jaunes il faut replonger dans l’intimité d’un combat politique qui l’oppose désormais à Jérôme Rodriguez – dernier des leaders historiques du mouvement des gilets jaunes, depuis qu’Eric Drouet a fait le choix de recentrer son activité dans le tunning de Jaguars d’occasion – Je vous rappelle pour mémoire la phrase de Bigard qui déclencha les foudres de Rodriguez et de ses soutiens :

Je ne peux pas défiler à côté d’un mec qui traite la police de nazi quoi 

Une rupture politique sans appel de la part d’un leader révolutionnaire choisissant une voix plus modérée, que d’aucun qualifieront de plus « présidentiable » en affirmant que « non la police ce ne sont pas des nazis » face à un Jérôme Rodriguez précisant son opposition par ses mots : 

Je tiens à préciser que je n’insulte pas l’ensemble de la police, j’insulte ceux qui se permettent de me traiter de fond de cuve.

Autant de déclarations nous permettant de prendre la mesure du shiisme qui partage désormais les gilets jaunes entre les tenants du Canal historique favorable à « traiter de nazis ceux qui dans la police qualifient Jérôme Rodriguez de fond de cuve » et les tenants du Canal réformateur, porté par Jean-Marie Bigard, défendant l’idée que l’on peut être à la fois solidaire du peuple – enfin des gilets jaunes, quoi- et un ami de la police. 

Une fracture idéologique dont il serait facile de relever l’abyssale médiocrité si celle-ci n’était pas soutenue par une gigantesque vague de démagogie médiatique et politique permettant à ces deux abrutis de se prendre respectivement pour un futur candidat à la Présidence de la République et pour un leader révolutionnaire d’un mouvement ayant plus fait pour les fabricants de vitrines que pour la justice sociale. 

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