Nos corps, leur foi

Nos corps, leur foi
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Nos corps, leur foi - Le Billet de Sophia Aram
Nos corps, leur foi - Le Billet de Sophia Aram
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Je sais, ça peut surprendre mais en rendant le port de la burqa obligatoire... techniquement, les talibans ont, de fait, rendu illicite, le port du hijab dans l'espace public.

Fini le libéralisme dévergondé, finies toutes ces afghanes qui avaient l’impudeur de s’exhiber en hijab dans la rue, maintenant c’est burqa ou rien :

Non mais qu'est-ce que vous croyez bande de mécréantes, on a compris votre petit manège sous vos hijabs de péripatéticiennes, avec vos yeux de séductrices, vos joues de tentatrices et vos bouches de fella... maintenant c’est rideau pour tout le monde, (là c’est même les doubles-rideaux, store et velux) finie l'exhibition sexuelle.

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Parce que oui, même si on savait déjà que voir les cheveux des femmes faisait bander le taliban, on est quand même surpris à l'idée que la vue d'un menton dénudé, un nez à l'air libre ou des joues dévoilées, les exciterait au point d'en avoir le zizi tout dur.  

À ce niveau de surexcitation, tu laisses traîner une boîte de viagra, ils violent une tente Quechua les mecs.
Pareil pour les orteils ! Ils ont interdit aux femmes de dévoiler leurs orteils sous peine d'amende pour racolage. L’implacable sensualité racoleuse… des orteils. 

Parce qu’au fond il n’y a que deux hypothèses, soit ils sont totalement obsédés, soit comme tous les fondamentalistes, ils n’ont qu’une seule vraie passion, qu’un seul objectif dans la vie : pourrir la vie des femmes. A moins que ce soit les deux !!!

Rien que cette semaine si tu cherches le point commun entre les talibans, les évangélistes texans et les juges catholiques de la cour suprême - en dehors de leur goût immodéré pour les armes automatiques et la croyance en l'existence d'un ami imaginaire : c'est qu'ils ne perdront jamais une occasion de pourrir la vie des femmes. 

Convaincus comme le disait Saint Paul que “Dieu est le chef de l'homme et que l'homme est le chef de la femme“, ils sauteront sur chaque occasion de rappeler que le corps des femmes leur appartient. 

Ils peuvent raconter ce qu'ils veulent, on sait déjà que derrière leur argument anti IVG dont le quart suffirait à faire passer une omelette pour un génocide, l’idée c'est simplement de rappeler que le corps des femmes est régi par les principes religieux. 

Les juges de la cour suprême américaine ne croient pas plus à l’idée de protéger la vie que les talibans ne croient protéger la “pudeur“ des femmes. 

Les premiers savent très bien que les femmes continueront de prendre le risque d’interrompre leurs grossesses non désirées quitte à en mourir, et les seconds savent parfaitement qu’on devrait pouvoir regarder le menton d’une femme sans bander. 

Franchement j’ai beau retourner l’équation dans ma tête, tant qu’on n’admettra pas que les trois monothéismes ont en commun le contrôle du corps des femmes, on continuera de s’étonner de ce que les cul-bénis de tous poils leur font subir.

C’est pour ça qu’il n’y aura jamais aucune loi pour contrôler le corps des hommes, jamais. Parce que les religions, comme tout ce qui est merdique, ont toujours tendance à s'appliquer d'abord aux femmes. 

Et que si comme le disait Aragon et le chantait Brassens, “rien n'est jamais acquis à l'homme“, il suffit de lire la bible, le coran ou la torah pour avoir l'honnêteté d'ajouter, “surtout si c'est une femme“.
 

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