#USA2016 : 2014, l'année où la population a basculé

USA2016 : en 2014, le nombre d'enfants de moins de cinq ans issus des minorités est passé à 50%
USA2016 : en 2014, le nombre d'enfants de moins de cinq ans issus des minorités est passé à 50% ©Reuters
USA2016 : en 2014, le nombre d'enfants de moins de cinq ans issus des minorités est passé à 50% ©Reuters
USA2016 : en 2014, le nombre d'enfants de moins de cinq ans issus des minorités est passé à 50% ©Reuters
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Clinton ou Trump ? Les Américains trancheront le 8 novembre. En attendant, chaque semaine, France Inter décortique un chiffre pour mieux comprendre l'Amérique d'aujourd'hui.

2014 : c'est l'année de la bascule, celle où la moitié des vingt millions d'enfants de moins de cinq ans vivant sur le sol américain étaient issus de minorités. Cette année-là a marqué la fin aux Etats-Unis du modèle WASP, les White Anglo-Saxons protestants, descendants des premiers colons européens.

Les Etats-Unis sont par excellence terre d'immigration, la terre des mélanges et le terme de "melting pot" prend toute sa signification depuis 2014. Selon le dernier recensement il y a six ans, ils étaient 318,9 millions d'habitants, dont 61% de Blancs, 17% d'Hispaniques, 13% de Noirs et 4% d'Asiatiques. Viennent ensuite les autres minorités, dont les Native Americans, ces peuples amérindiens massacrés lors de la colonisation. Aujourd'hui les Indiens sont quatre millions, à peine 1% de la population.

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Une identité complexe

Les Américains participent à un recensement national tous les dix ans. Le dernier a eu lieu en 2010. La population est d'abord appelée à cocher une case "race"(terme utilisé aux Etats-Unis) : "Blanc" ou "Noir ". Puis une "ethnie" : "Caucasien" (blanc d'origine européenne), "Hispanique" "Asiatique"etc.

L'identité réelle de la société américaine, tend vers plus de mixité et plus de métissage. Laurence Cossu-Beaumont, maître de conférence à l'Université Paris III

USA 2016 : 2014, l'année où la population américaine a basculé

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La discrimination positive, fausse bonne idée?

Dans les années, 60 et 70, au sortir des années de ségrégation, puis des années 80, des politiques de discrimination positive ("affirmative action") ont été mises en places en faveur des Afro-américains et des Amérindiens, notamment pour l’accès à l'université ou à l'emploi. De nombreux Etats ont finalement abandonné ces politiques d'affirmative action, estimant que les résultats n'étaient pas à la hauteur des attentes. Aujourd'hui donc il n'y plus vraiment de politique affirmée en ce sens.

L'Amérique blanche a peur de disparaître

La population blanche non Hispanique ne sera plus majoritaire en 2042. Le candidat du Parti républicain Donald Trump surfe sur cette crainte des Blancs qui ont peur de disparaître. Pour Donald Trump, il faut arrêter l'immigration qui pompe l'argent public, qui du coup ne serait pas investi selon lui dans les infrastructures, le bâtiment, les services, le développement. Sa bête noire, ce sont les 11 millions de sans-papiers, et plus encore les clandestins, ceux qui passent par la frontière mexicaine au péril de leur vie, là où il veut faire construire un mur d'une dizaine de mètres de hauteur, sur plus de 3 000 kilomètres, et financé par le Mexique lui même. Ces clandestins qu'il a traités de voleurs et de violeurs, des mots qui ont profondément traumatisé la population hispanique, y compris celle qui vote habituellement conservateur.

Les hispaniques, première minorité

Ils sont même majoritaires dans certains Etats, comme au Nouveau-Mexique, en Californie et au Texas. L' espagnol est en passe de devenir la langue la plus parlée sur le territoire américain. D'autant qu'aux Etats-Unis, il n'y a pas de langue officielle, la Constitution ne dit rien là dessus. On peut donc voter ou faire des démarches en espagnol.

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