

Clinton ou Trump ? Les Américains trancheront le 8 novembre. En attendant, chaque semaine, France Inter décortique un chiffre pour mieux comprendre l'Amérique d'aujourd'hui.
10 000 dollars, soit un peu moins de 9 000 euros : c'est ce que coûte au minimum une année dans une université publique américaine.
Mais si l'on veut étudier dans un établissement de l'Ivy League (Yale , Harvard, Columbia, Cornell, Princeton notamment), cela grimpe facilement à 50 000 dollars selon la filière choisie. Or, il faut quatre années d'études aux États-Unis pour obtenir l'équivalent d'un master, un diplôme peut donc coûter pas loin de 200 000 dollars (180 000 euros). Tous les étudiants s'endettent.
Même les Obama ont reconnu avoir fini de financer leurs études bien après avoir entamé leur carrière d'avocats. Sur Twitter, Michelle Obama déclarait en 2012 : "Nous avons fini de payer nos prêts étudiants il y a huit ans." Soit quatre ans à peine avant d'arriver à la Maison Blanche.
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Pourquoi ça coûte aussi cher?
Les frais de scolarité ont explosé en vingt ans, notamment sous l'effet du désengagement de l'État fédéral. Mais il serait réducteur de comparer l'enseignement aux États-Unis et l'enseignement européen uniquement par le biais financier. Le rapport professeur/étudiant est différent, et les conditions de travail plus avantageuses outre-Atlantique, explique Laurence Cossu-Baumont, maître de conférence à l'Université de Paris III, qui enseigne à l'université du Texas à Austin :
Les groupes de travaux dirigés aux États-Unis sont d'une vingtaine d'étudiants maximum, contre 40 en France. Un professeur aux États-Unis est mieux payé et les universités peuvent investir beaucoup plus dans la recherche.
Ces conditions de travail sont l'une des explications au classement de Shanghai qui, chaque année, publie la liste des meilleures universités au monde. 16 sur 20 sont américaines (la meilleure étant Harvard, suivie de Stanford). Dans ce top 20, trois universités sont britanniques (Oxford, Cambridge et Londres) et l'une est suisse (Zurich).
Des familles endettées

Les familles commencent à épargner parfois dès la naissance pour permettre à leurs enfants d'étudier. Plus de trois étudiants sur quatre ont recours à des prêts. La dette étudiante américaine en ce moment s'élève à 1,26 milliard de dollars et pèse lourd sur l’économie américaine. Sans compter que les étudiants choisissent logiquement les études qui rapportent plus tard le plus d'argent, le droit, la médecine et que de nombreux autres secteurs sont à l'inverse en manque de diplômés.

40 millions d'Américains seraient aujourd'hui endettés avec des prêts étudiants. Ils bénéficient de taux avantageux, mais surtout de prêts à remboursement différé. On paie une fois qu'on a fini ses études et qu'on touche un salaire. Il s'agit du programme "pay as you earn" (payez en fonction de vos revenus), étendu par Barack Obama à tous les étudiants qui le souhaitent.
Les jeunes diplômés peuvent plafonner à 10 % de leur revenu mensuel les remboursements sur leurs prêts étudiant. Les étudiants peuvent désormais bénéficier de ce délai, même s'ils ont souscrit leur prêt avant 2007, alors qu'auparavant, ces prêts n'étaient pas concernés par le programme. Après la bulle internet et la bulle immobilière, la bulle des prêts étudiants?
►►►ALLER PLUS LOIN | Le programme Pay as your earn sur le site du ministère de l'Education américaine (en anglais)
Plus de 11% de la dette étudiante est considérée comme "sérieusement en défaut de paiement" ou enregistre au moins trois mois de retard de paiement. Ce taux est plus élevé que pour n'importe quels autres prêts.
Le sport, seule solution pour les plus pauvres
Les athlètes sont recherchés par les universités, car leurs performances peuvent permettre de rapporter beaucoup d'argent. Ils bénéficient donc de scolarité gratuite. Idem pour les militaires, qui, en échange, doivent des années de service à l'armée. C'est le cas de nombreux marines.
Source : Réserve fédérale Banque de New York
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