

A la tête des entreprises, au plus haut sommet de l’Etat, tout le monde ou presque est blanc. Pour y remédier faut-il imposer des quotas ? Pour cela, il faudrait compter, les Noirs par exemple. En France, c’est interdit. Débat ce midi autour des statistiques ethniques.
- Michel Wieviorka Sociologue, directeur d'étude à l'EHESS
- Dominique Sopo Président de SOS Racisme
- Tania de Montaigne romancière
- Johan Hufnagel
Faut-il autoriser les statistiques ethniques et donc compter les Blancs, les Noirs, les Asiatiques, les Arabes... ? La pratique est interdite en France, contrairement aux États-Unis, où chacun doit cocher une case lors du recensement de la population. En France, le recensement ne comprend aucune question sur la couleur de la peau ou sur les origines. La tenue de fichiers en raison de l'origine ethnique est un délit passible de cinq ans de prison et 300.000 euros d'amende.
"Mais comment apporter des réponses appropriées aux besoins de la population si on ne connait pas cette population? " C'est la question posée par un député LREM, auteur d'un rapport sur la Seine Saint Denis, qui est venu remettre sur la table ce débat récurrent. Tout comme un autre rapport parlementaire, consacré celui-là à l'intégration des personnes immigrées en France. Tous les deux proposent d'en finir avec ce vieux tabou français.
Pour pouvoir lutter contre les discriminations liées aux origines et à la couleur de la peau, il faudrait pouvoir documenter ces discriminations, les appréhender statistiquement et disposer de données objectives pour construire des politiques publiques efficaces (qui reposeront, ou pas, sur la discrimination positive), argumentent ses défenseurs.
Mais la pratique fait aussi bondir : on pointe les dérives auxquelles le fichage de la population peut donner lieu. Comment être certain de l'usage qui sera fait de ces statistiques ? L'usage le plus récent (et le plus médiatique) fait de ses statistiques ethniques remonte à 2015, quand le maire de Béziers, Robert Ménard, s'est lancé dans le décompte des enfants musulmans de sa ville en se basant sur leurs prénoms.
Ne vaut-il mieux pas essayer de lutter contre les inégalités sans mesurer la diversité? En s'attaquant, par exemple, aux inégalités sociales, qui recoupent souvent celles des minorités dites visibles? D'autant que faire la mesure des inégalités frappant une minorité est loin de résorber automatiquement ces inégalités. Les statistiques basées sur le sexe sont tout à fait autorisées : on dispose de chiffres pour mesurer les inégalités entre les hommes et les femmes. Mais peut-on dire que cela a permis d'aboutir à l'égalité entre les sexes? La réponse est dans la question.
On débat avec :
- Michel Wieviorka, sociologue, directeur d'études à l'EHESS, et auteur de Diviser pour unir ? France, Russie, Brésil, Etats-Unis, face aux comptages ethniques. (ed. Maison des Sciences de l'Homme)
- Dominique Sopo, président de SOS Racisme
- Tania de Montaigne, écrivaine, journaliste et auteure de L'assignation. Les Noirs n'existent pas. (Grasset)
- Johan Hufnagel, journaliste, fondateur de Loopsider
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Programmation musicale :
- Baloji, "L'hiver indien"
- John Parish & PJ Harvey, "Sorry for your loss"
- Alain Bashung, "Résidents de la république"
Programmation musicale
- 12h13
Résidents de la république Alain BashungRésidents de la républiqueG. Roussel
Album Bleu petrole (2008)Label BARCLAY - 12h36
Sorry for your loss - 12h53
L'hiver indien (radio mix)
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