

C'est le grand retour du Débat éco le vendredi à 7h45 entre Thomas Piketty, l’un des plus grands économistes français et Dominique Seux, l’un des meilleurs journalistes éco.
Pour ce retour du Débat éco, on se penche sur la question de la relance économique. Le gouvernement a fait sa rentrée économique et sociale, même si la présentation du plan de relance a été repoussée au 3 septembre. On en connait quand même les grandes lignes et les chiffres (100 milliards). On connait l'ampleur de la récession pour notre pays cette année : 10%, c'est un record.
Quelle doit être une bonne politique économique générale pour la période ?
Commençons par de l'analyse générale.
Thomas Piketty : "nous sommes face à une situation inédite. La récession est encore plus grave que ce qu'on dit : quand on parle de ce pic de 10%, on ne prend pas en compte les secteurs publics. La façon dont on calcule le PIB est déjà une problématique, et les indicateurs économiques sont un enjeu de cette crise. De ce point de vue, on aurait besoin d'une politique économique plus ambitieuse (volume et montants) et qui irait vers un modèle économique avec moins d'inégalités, plus de social, de durabilité et de soucis écologiques. Sur ces deux points, on n'y est pas.
On a beaucoup parlé du plan de relance européen de 390 milliards qui va ruisseler sur les budgets nationaux, c'est la partie la plus novatrice de ce plan. Mais il est important de remettre ces chiffres en perspective et dans leur contexte, le PIB de l'Europe c'est plus de 14 000 milliards d'euros, donc ce plan de relance équivaut à 2 à 3% de ce PIB. Peut-être que l'on va se rendre compte que ce n'est pas suffisant, et ce n'est même pas encore adopté. Donc c'est trop peu et trop lent.
Et sur le type de modèle économique qu'on veut, j'ai peur qu'on ne prenne pas cette occasion et qu'on ne modifie pas notre modèle économique. On pourrait investir dans la santé, la recherche, la rénovation thermique dans le bâtiment. Il y a des choses annoncées, mais en détail, ce n'est pas à la hauteur du défi à relever".
Quel serait donc le bon modèle politique à adopter ?
Dominique Seux : "Ce qui me frappe, c'est une crise inédite. Projeter les modèles des crises passées n'a pas de sens. C'est une crise de l'origine n'est pas économique. En 2008, elle l'était, aujourd'hui elle l'est marginalement. Le premier point, qui me frappe, dans la manière dont la crise a été gérée (alors qu'on dit que la France est un pays libéral, ultra-libéral), c'est que le sanitaire a primé.
On a décidé d'arrêter l'économie pour des raisons sanitaires.
C'est la différence avec les États-Unis, la santé des concitoyens a été mise en avant".
Pour Dominique Seux, les salaires des particuliers n'ont pas baissé, lui revient sur la question des entreprises, car ce sont les chiffres d'affaires de ces dernières qui ont baissé. Quelles sont et seront les coups de main donnés par le gouvernement aux plus petites et moyennes entreprises ? Et les auto-entrepreneurs ?
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