

Philippe Pétain reste une icône de la Première guerre mondiale. Une renommée acquise par la construction de son propre mythe, celle du "Vainqueur de Verdun". Philippe Collin interroge les différents fondements historiques qui ont assuré jusqu'à aujourd'hui la pérennité de ce mythe.
Deux mythes en un seul : Pétain et la Première guerre mondiale
Philippe Collin analyse combien la Première Guerre mondiale a profondément changé le destin de Philippe Pétain. Inconnu au tout début des combats, Verdun allait faire de lui ce que la France pouvait compter de plus glorieux dans l'imaginaire collectif de l'époque. Dans quelle mesure cette légende de Pétain, comme "le héros de Verdun", trouve-t-elle d'abord sa pérennité grâce à un autre mythe, celui de la Grande Guerre ?
"Pétain et Verdun" ou "Pétain et la Première Guerre mondiale", c'est le fruit d'une mythologie qui s'est progressivement forgée sur les réalités qui étaient celles du champ de bataille et des conditions de combat des poilus sur le front. En particulier à Verdun, qui a permis à l'officier d'ancrer définitivement son destin dans celui des Français.
Un pragmatisme militaire qui résonne comme une stratégie de défense nationale
Il se bâtit l'image d'un général plus humain, inspirateur d'un optimisme guerrier sans lequel les offensives à venir n'auraient sans doute jamais été possibles. Malgré les nombreuses mutineries sur le front, sa popularité s'est aussi bâtie sur l'idée qu'il est parvenu à calmer les esprits et à redonner la force de combat aux soldats.
Verdun aura représenté un tel enjeu décisif et aura à ce point cristallisé la défense française, que sa dramatisation aura permis de médiatiser la figure de Pétain et de lui forger une aura particulière. Autant d'images très puissantes qui masquent, en même temps, la face plus sombre d'un opportunisme qu'on retient pourtant moins (mépris à l'égard du pouvoir civil). Au point que le mythe du "sauveur de Verdun" survit au discrédit postérieur de la période de l’État français, du régime de Vichy.
Intervenants
Stéphane Audoin-Rouzeau et Nicolas Offenstadt, historiens spécialistes de l'histoire de la Grande Guerre.
Équipe
Récit et production : Philippe Collin
Réalisation : Violaine Ballet
Lecture : Charles Berling
Attachés de production : Irène Ménahem et Frédéric Martin
Documentation sonore : Isabelle Fort-Rendu, Romain Couturier
Mixage : Benjamin Orgeret
Références
Archives sonores
Le Général De Gaulle. Cérémonie à l'ossuaire de Douaumont, 1966
Serment des légionnaires. Arrivée de Pétain à Saint-Etienne, 1941
Les certitudes éternelles. Prestation de serment du Conseil d'Etat à Royat, 1941
Maréchal nous voilà. Rediffusion du dernier Editorial de Philippe Henriot, 1944
"C’est moi seul que l’histoire jugera". Le lancement de la collaboration avec l'Allemagne, Octobre 1940
Abel Ferry, 1958
Installation à la mairie. 14-18 : magazine mensuel de la Première Guerre mondiale, 1966
La noria. L'importance du train des équipages dans l'armée : exemple à Verdun, 1939
Récit des soldats. Les mutineries avril-septembre 1917, 1967
Un député à la chambre. La crise politique française en 1916, 1966
Un virus. Les mutineries avril-septembre 1917, 1967
Les agents révolutionnaires. Les mutineries avril-septembre 1917, 1967
Comprendre les soldats. Les mutineries avril-septembre 1917, 1967
Pétain se souvient des mutineries. Audience des maires de Languedoc-Roussillon et de Rouergue, 1944
Note sur les causes des mutineries. Les mutineries avril-septembre 1917, 1967
Pétain inaugure l’ossuaire de Douaumont, septembre 1927
Films
"Séraphine" de Martin Provost, 2008
"Les Thibault" de André Michel et Alain Boudet, 1972
"La chambre des officiers" de François Dupeyron, 2001
"Un long dimanche de fiançailles" de Jean-Pierre Jeunet, 2004
"Le pantalon" de Yves Boisset, 1997
"La vie et rien d’autre" de Bertrand Tavernier, 1989
"Clemenceau" de Olivier Guignard, 2012
"Les dames de la côte" de Nina Companez, 1979
"J’accuse" de Roman Polanski, 2019
L'équipe
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