Alexandre Jollien : l’abandon, "contraire de la résignation”

Alexandre Jollien
Alexandre Jollien ©AFP - Joël Saget
Alexandre Jollien ©AFP - Joël Saget
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Alexandre Jollien présente “Petit traité de l’abandon”, un manuel du lâcher-prise en forme de passage à l’action. Le philosophe raconte son cheminement vers le bien-être fait d’amitié, de joie, de zen mais aussi de révoltes.

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Alexandre Jollien confie son souhait le plus cher : “être respecté comme un écrivain et ne pas être sans cesse réduit à mon handicap”. Il aimerait que les handicapés soient invités pour ce qu’ils font et non pour parler du handicap avec cet “excès de pathos” qu’il ne supporte plus.

Alexandre Jollien, l’abandon en action

L’écriture de Petit traité de l’abandon fait partie du cheminement sur la voie du détachement. Alexandre Jollien n’aurait jamais écrit un livre sur l’abandon “s'il était complètement abandonné”.  

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“L’abandon, c’est le contraire de la résignation” explique le philosophe. Il est une réponse à la question : “Qu’est-ce que je peux faire pour aller mieux ?”.

“Demain ne sera pas mieux, c’est ça la grande illusion” affirme Alexandre Jollien. “L’ici et maintenant” est un élément essentiel pour atteindre la joie.

L’Ami, élément essentiel du bien-être

Pour Alexandre Jollien, l’ami est au cœur du processus pour atteindre le bien-être. Trouver la force d’aller vers l’autre et dire “je suis mal” est une des premières étapes de l’exercice spirituel. 

Le philosophe insiste sur l’importance de l’ami : “un des arts primordiaux, c’est savoir s’entourer”. Il définit ce qu’il appelle “l’ami dans le bien”, cette personne qui stimule et fait avancer. 

Et quand l’ami va mal ? Il faut savoir être là, et surtout “poser des actes”. Alexandre Jollien dit préférer l’action aux discours soi-disant bienveillants qui sont souvent maltraitants.

La pratique du zen, loin de la marchandisation

Alexandre Jollien pratique la méditation zen. Depuis qu’un père jésuite l’a initié, il s’astreint à une heure de méditation par jour.  

Il déplore la marchandisation du zen comme celle du bonheur devenu un “produit marketing”. Pourtant le zen consiste à ne pas subir d’injonction. Le philosophe explique : "Le zen, ce n’est même pas chercher à aller bien”.

Alexandre Jollien n’est pas croyant et pourtant le zen l’a conduit à Dieu. “Quand je plonge dans le silence, j’entends un murmure que, faute de mieux, j’appelle Dieu et qui me réconforte durablement.”