Dans “Théorème vivant”, Cédric Villani raconte deux années de sa vie : du début de sa recherche sur l'amortissement Landau à l’obtention de la médaille Fields. Il explique ici comment "les mathématiciens travaillent, pensent et rêvent”.
- Cédric Villani Ancien député et mathématicien, médaillé Fields en 2010
La relation de Cédric Villani avec sa discipline est un mélange de “travail, détermination, chance et illumination”. Entre le chercheur et sa matière, c’est une histoire d’amour avec ses hauts et ses bas. D’ailleurs, il préfère dire “la mathématique” que “les mathématiques”.
Les mathématiques, à quoi ça sert ?
Quand François Busnel demande à Cédric Villani “À quoi ça sert les maths ?”, le mathématicien ne s’offusque pas et répond qu’il “faut prendre cette question au sérieux”.
En bon vulgarisateur, Cédric Villani le dit, les mathématiques sont utiles dans tous les usages quotidiens : dans les effets spéciaux, les prévisions météo, le fonctionnement du GPS, l’envoi des mails et des sms.
Malgré ce rôle essentiel, le chercheur fait un triste constat sur l’enseignement des maths. Cédric Villani l'affirme : il est difficile d’enseigner une matière quand les horaires et les effectifs diminuent. “Apprendre à raisonner logiquement” doit rester le premier objectif d’un cours de math. “Raisonner logiquement n’est pas inné”, insiste le mathématicien.
C’est quoi un mathématicien ?
Cédric Villani vient d’un milieu littéraire, avec deux parents professeurs de littérature classique. Adolescent, il ne sait même pas que le métier de mathématicien existe. On ne nait pas mathématicien, on le devient.
Le travail du mathématicien s’apparente à celui d’un inspecteur de police. Dans une enquête, l’inspecteur doit démontrer la culpabilité du suspect par une série de raisonnements logiques. Comme l’enquêteur, le mathématicien est “quelqu’un qui découvre un phénomène qu’il s’agit de démontrer”. Tel l’inspecteur Columbo dans la série éponyme, le mathématicien doit faire preuve, d’imagination, de ténacité et de rigueur “pour coincer le théorème”.
Le mythe du mathématicien fou
Cédric Villani démonte le mythe du mathématicien fou. Non les mathématiciens ne sont pas plus sujets à la folie que les autres. Quand les mathématiciens sombrent dans la folie, ils ne produisent plus. Il prend l’exemple du mathématicien américain John Forbes Nash, diagnostiqué schizophrène à 30 ans, incapable de travailler jusqu’à sa guérison.
Le mathématicien avoue craindre la perte de motivation bien plus que la folie : “dans la recherche, le pire c’est la perte de motivation”. Son secret pour la combattre ? Continuer à échanger avec les autres et transmettre la passion de sa discipline.
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