Habitué des prix littéraires et des adaptations au cinéma avec "Vu", "U.V." et "L'Idole", Serge Joncour publie “L’Amour sans le faire”. L’écrivain raconte sa relation compliquée à la famille et son besoin viscéral d’écrire.
- Serge Joncour écrivain
Serge Joncour avoue avoir toujours été à l’affut de l’auteur derrière le livre. Dans son roman L’Amour sans le faire, un homme décide de revenir chez ses parents à la campagne après 10 ans d’absence et de silence. Cette histoire fait écho à la relation complexe de l’auteur avec ses propres racines.
Serge Joncour, fuir pour mieux se retrouver
Serge Joncour ne cache pas sa relation compliquée à la famille, cette "cellule” qui lui “fait peur”. La famille, “c’est ce qu’il fallait fuir et ne pas reproduire” reconnait l’auteur.
Dans cette fuite d’un certain modèle familial s’exprime aussi le rejet d’un lieu : la campagne. Quand on a grandi à la campagne, il y a un fort désir d’instruction, une volonté de ne pas “avoir à se battre avec la terre toute sa vie”. Dans la famille Joncour, si un jeune part pour la ville, on sait qu’il “sera perdu à jamais pour la campagne et gagné par la ville”.
Comme son personnage, qui a le “sentiment d’avoir raté sa vie”, on sent comme un regret chez Serge Joncour dans ses choix d’homme face à la famille et à l’amour. La nostalgie affleure lorsqu'il constate : “Être deux c’est considérable”. Il décrit aussi la difficulté “de la continuité du dialogue avec ses parents” pour l’adulte sans enfants qu'il est devenu.
Serge Joncour, le désir viscéral d’écrire
Chez Serge Joncour, les envies prennent leur temps. Lire a d’abord été “une contrainte puis, c'est devenue un vice”. Son approche de l’écriture se fait aussi en deux temps. Il y a d’abord le “désir viscéral d’écrire” puis vient l’idée d’écrire des livres.
Une hospitalisation prolongée lui fait réaliser l'importance du corps dans l’écriture. “La disposition physique détermine l’énergie d’écriture et les thèmes abordés”. Ce colosse l’affirme : “Kessel et Hemingway n’auraient pas écrit les mêmes bouquins s’ils avaient fait 40 kilos.”
Serge Joncour dit qu’il a encore du mal à dire qu’il est écrivain. Pourtant écrire est “le seul élément de cohérence” dans “son parcours chaotique”. Comme si la vie n’était là que pour servir l’écriture : “Longtemps, je faisais une vie pour l’écrire un jour.”
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