De la haine à l'UMP

France Inter
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Le duel Copé-Fillon pour la primaire UMP va laisser des traces.

« Nous sommes passés de la nervosité à la haine pure et simple », raconte un secrétaire national de l’UMP.

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La scène se déroule samedi dernier, devant 80 membres du club générationfrance.fr, réunis à Châteaurenard, dans les Bouches-du-Rhône. La députée européenne Françoise Grossetête, soutien de Jean-François Copé, lit un curieux SMS : « ne t’engages pas là-dedans, tu risques de prendre une balle ». Signé : Laurent Wauquiez, soutien de François Fillon. Emotion dans la salle. Françoise Grossetête évoque un deuxième message, une menace sur son investiture aux prochaines européennes. Bonjour l’ambiance. Joint au téléphone hier soir, Laurent Wauquiez dément : « Françoise est une copine, elle est de la Loire comme moi, je lui ai simplement conseillé d’être prudente dans cette période difficile ».

Autre récit, celui d’un maire de grande banlieue parisienne, battu aux dernières législatives, qui a demandé à une ancienne ministre qui soutient Fillon de l’aider à trouver un emploi. L’élu entretemps a rejoint Copé. L’ex-ministre, furieuse, lui a lâché: « tu peux continuer à postuler à pole emploi ».

Les deux rivaux se comparent ?

« François Fillon caracole en tête des sondages, il a la stature d’un présidentiable », martèlent ses amis. « Oui mais, Jean-François Copé est le meilleur auprès des adhérents du parti, c’est lui qui va gagner », corrigent les lieutenants du patron de l’UMP. « Regardez dimanche dernier », explique un Copéiste: « Jean-François a réuni 3000 personnes à Chateaurenard pour sa déclaration de candidature. En face, ils n’étaient que 300 autour de François Fillon chez lui dans la Sarthe ».

Nous sommes le 29 août, le congrès est pour fin novembre. Vous imaginez l’état des troupes dans trois mois…

La session extraordinaire du Parlement a été avancée…

De quinze jours, le 10 septembre au lieu du 24. Décision prise hier entre François Hollande et Jean-Marc Ayrault lors de leur déjeuner hebdomadaire à l’Elysée. Il y a urgence. L’exécutif plonge dans les sondages. « Le débat parlementaire va donner une tribune au gouvernement », explique un responsable socialiste. Les ministres, dit-il, n’ont guère le choix : ou ils dépensent de l’argent - or il n’y en a plus- ou ils parlent pour exister. Et c’est la cacophonie gouvernementale… La session avancée va permettre à François Hollande d’accélérer, mais aussi de limiter les bourdes.