Jean-François Copé vainqueur… c’est la fin du psychodrame à l’UMP ?
L’affrontement va laisser des traces... la réconciliation s’annonce difficile.
« Un bazar absolu, plus jamais ça », commentait hier soir Bernard Debré. Pour le député de Paris, soutien de Fillon, « c’était Bush et Gore, Royal et Aubry, l’apprentissage de la démocratie partisane. Maintenant, il nous faut panser les plaies, les deux camps doivent se retrouver. L’UMP, ce n’est pas le pain au chocolat, mais ça se passera bien », veut se convaincre Bernard Debré qui reconnaît que « la semaine sera difficile ».
Le parti n’est plus ce qu’il était. « De mon temps, au RPR, on savait s’occuper des votes », a constaté un vétéran de la droite parisienne. « On connaissait le résultat 48h avant, maintenant il faut attendre 24h après pour savoir. Tout fout le camp ».
Comment François Fillon a-t-il vécu sa défaite ?
Il est vexé, déçu, amer : il était le favori, en tête des sondages sur les sympathisants de droite, l’homme du recours : se faire battre de 98 voix, c‘est donc très dur, explique l’un de ses plus proches soutiens, qui estime que François Fillon ne doit pas aller créer, pour autant, « le parti d’à côté », ce serait inélégant. Parce que le risque est réel de voir le perdant prospérer avec un club de réflexion dont le seul objectif serait la primaire de 2016.
Pour Jean-Pierre Raffarin, qui a salué la victoire de Copé qu’il soutenait, « le parti s’est beaucoup trop droitisé, il faut revenir à des thèmes sociétaux » et ne pas courir derrière le Front National de Marine Le Pen, qui se frotte les mains.
Il y avait un homme heureux hier soir : Jean-Louis Borloo.
Le président de l’UDI affichait un sourire radieux. « C’est exactement ce que j’avais prévu depuis de longs mois, ce sera la famille Copé contre la famille Borloo », a confié le patron de l’Union des démocrates et indépendants. L’opération « portes ouvertes » de la maison centriste peut commencer.
Jean-François Copé, incontestable vainqueur, qui a déjoué tous les pronostics, a trouvé un nouveau job : recoller les morceaux d’une famille qui, entre les plaies de ces dernières semaines et l’annonce de la convocation de Nicolas Sarkozy devant le juge, se réveille ce matin avec la gueule de bois.