

Que pensent les critiques du "Masque et la Plume" de "4 3 2 1" de Paul Auster, "Le ministère du bonheur suprême" d'Arundhati Roy, "En camping-car" d'Ivan Jablonka, "Et moi, je vis toujours" de Jean d’Ormesson, "Play Boy" de Constance Debré ?
Pour débattre Jérôme Garcin s'est entouré d'Olivia de Lamberterie (Elle), Michel Crépu (NRF), Frédéric Beigbeder (Figaro-Magazine) et Arnaud Viviant (Transfuge).

« 4 3 2 1 », Paul Auster
L'énorme roman gigogne de Paul Auster (1 000 pages) : les quatre vies possibles d'Archibald Isaac Ferguson, alias Archie, qui est né, comme Paul Auster, le 3 mars 1947 dans le New Jersey.
C'est aussi la traversée des années 1950 /60 par une famille juive américaine originaire de Minsk. Depuis la guerre froide jusqu'à la guerre du Vietnam, du maccarthysme à la chute de Nixon, de l'assassinat de Kennedy au meurtre de Martin Luther King…
Un roman prétendument écrit par le plus francophile des quatre Archie. Une version démultipliée du "Je est un autre"...
► Le roman de Paul Auster est publié chez Actes Sud
« Le ministère du bonheur suprême », Arundhati Roy
540 pages écrites par l'Indienne activiste et altermondialiste Arundhati Roy, l'auteure du Dieu des petits rien.
Un voyage du vieux au nouveau Delhi, de la vallée du Cachemire aux forêts de l'Inde centrale avec comme fil rouge du livre Aftab, une hijra à la fois maudite et bénie : une femme prisonnière d'un corps d'homme, qui est devenue Anjum après qu'on lui a transplanté un "vagin frelaté". Ce roman raconte son errance.
► Le livre d'Arundhati Roy est publié chez Gallimard ; vous pouvez en feuilleter quelques pages ici
« Et moi, je vis toujours », Jean d’Ormesson
Le 5 décembre dernier disparaissait à 92 ans Jean d'Ormesson : le 11 janvier paraissait chez Gallimard Et moi je vis toujours - dont le dernier chapitre s'appelle d'ailleurs Mon dernier masque.
Jean d'Ormesson se balade dans son histoire et dans la Grande Histoire, de Roma à Byzance, de la guerre de Troie à la chute de Constantinople. Il rencontre Platon, François d'Assisse, Marco Polo, Madame du Deffand, La Fontaine, Chateaubriand. Il lit à la fois le Coran, le nouveau Testament, la Torah. Il termine ce livre ainsi : "Ne me jugez pas trop sévèrement ; je vaux mieux que ces souvenirs lacunaires et aléatoires qui ne constitue qu'un livre de plus parmi les autres".
► LIRE les critiques échangées au Masque sur le livre de Jean d'O
« En camping-car », Ivan Jablonka
C'est à la fois un éloge du combi (le fameux camping-car Volkswagen qu'il élève au rang de mythologie), une ode au nomadisme et au naturisme bobo des années 1970/80 ainsi qu'un recueil de souvenirs.
Grâce à son père ingénieur en physique des particules et à sa mère, prof de lettres, qiu ne voulait pas d'une résidence secondaire, Jablonka a donc découvert le monde derrière les vitres du combi. De la Grèce au Maroc, du Portugal à la Sicile, de la Turquie à la Californie... "L'essentiel pour réussir à l'école ne s'apprend pas à l'école", écrit Jablonka (qui est prof), "mais plutôt sur les routes".
► Le roman d'Ivan Jablonka est publié au Seuil
« Play Boy », Constance Debré
Le roman très autobiographique dont tout le monde parle – et pour cause : il est signé Constance Debré, comme Michel Debré (son grand-père), comme Jean-Louis, comme Bernard (ses oncles) : une dynastie de serviteurs de l'Etat que cette avocate pénaliste de 45 ans envoie valdinguer dans ce livre en même temps qu'elle vitupère "la petite morale de merde" de sa famille.
Mariée pendant vingt ans, mère d'un garçon de neuf ans, Constance Debré revendique son homosexualité. Elle raconte ses nombreuses conquêtes féminines, elle se flatte de faire "un métier d'homme où on porte une robe". C'est à la fois brûlant et punk.
Olivia de Lamberterie :
C'est un andidote à la niaiserie ambiante extrêmement salutaire.
► Le roman de Constance Debré est publié chez Stock
Les conseils
- Olivia de Lamberterie : Jours brûlants à Key West, de Brigitte Kernel (Flammarion).
- Arnaud Viviant : Encore heureux, d'Yves Pagès (L'Olivier).
- Jérôme Garcin : Une rose et un balai, de Michel Simonet (Editions de la revue Conférence).
- Frédéric Beigbeder : M Train, de Patti Smith (Folio).
- Michel Crépu : Henri Matisse Bavardages : les entretiens égarés, Pierre Courthion et Serge Guilbaut (Skira). Et De face, de profil, de dos, entretiens Georges Besson & Henri Matisse (L'Atelier contemporain).
Prochain enregistrement le jeudi 22 février
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