Le Cachemire, l'insoluble conflit

Forces de sécurité indiennes déployées à Srinagar lors d'affrontements avec des séparatistes cachemiris. Cachemire indien, janvier 2018.
Forces de sécurité indiennes déployées à Srinagar lors d'affrontements avec des séparatistes cachemiris. Cachemire indien, janvier 2018. ©AFP - Antoni Lallican / Hans Lucas
Forces de sécurité indiennes déployées à Srinagar lors d'affrontements avec des séparatistes cachemiris. Cachemire indien, janvier 2018. ©AFP - Antoni Lallican / Hans Lucas
Forces de sécurité indiennes déployées à Srinagar lors d'affrontements avec des séparatistes cachemiris. Cachemire indien, janvier 2018. ©AFP - Antoni Lallican / Hans Lucas
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L'Inde et le Pakistan se disputent depuis 70 ans ce territoire stratégique. Une crise sans fin qui a franchi un nouveau palier cet été avec la révocation brutale de la semi-autonomie de la partie indienne de cette région, une des pires poudrières de la planète.

Le conflit du Cachemire est un des plus anciens, des plus complexes, et des plus insolubles du monde. 

En 1947, la fin de l'empire britannique des Indes conduit en une nuit à la création brutale de deux états : l'Inde - hindoue -  et le Pakistan - musulman. 

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La séparation se fait dans la douleur, sur fond d'exode massif de population de part et d'autre et de violences meurtrières. 

Coincé entre ces deux pays, le territoire princier du Cachemire, si stratégique, posé sur les flancs de l’Himalaya. Après une première intrusion de l’armée pakistanaise, son dirigeant, un maharaja hindou, décide de s'allier à l'Inde, contre la volonté de sa population à majorité musulmane, en échange d'un statut d'autonomie particulier. 

L'endroit le plus militarisé du monde

Entre les deux géants débute alors une très longue série de guerres, sur fond de partition du Cachemire qu’ils se déchirent. 

La séparation du pays se matérialise aujourd'hui par une ligne de cessez-le-feu qui depuis 1949 fait office de frontière. 700 000 soldats y sont déployés, ce qui en fait l'endroit le plus militarisé du monde, et l’une des zones les plus éruptives de la planète.

Ecartelés entre la rapacité de l’Inde et du celle du Pakistan, les cachemiris sont les premières victimes de ce conflit. Ils n’ont d’ailleurs jamais pu obtenir l’organisation du référendum d'autodétermination promis par les Nations Unies il y a 70 ans.

Un conflit d’une intense complexité.

Au conflit entre l’Inde et le Pakistan s’ajoute en effet depuis les années 1980 une insurrection séparatiste, qui a pris de l’ampleur en se radicalisant. L'Inde accuse le Pakistan d'armer et d’entraîner des rebelles, dont des djihadistes, pour commettre des attentats sur le sol indien.

L’accession de l’Inde puis du Pakistan à l’arme nucléaire a considérablement augmenté la dangerosité de la poudrière du Cachemire. Une menace atomique qui a contribué à figer la crise en faisant  régner une sorte d'équilibre de la terreur.

Mais depuis 2014, l’arrivée au pouvoir, en Inde, du premier ministre Narendra Modi a fait grimper les inquiétudes. L’une des promesses de campagne de cet ultranationaliste hindou et anti-musulman avait été de promettre de reprendre la main sur le Cachemire. 

Il a franchi le pas cet été en révoquant brutalement la semi autonomie dont bénéficiait ce territoire depuis l’indépendance dans la partie contrôlé par l'Inde.

Une escalade qui fait craindre le pire

Dans la partie du Cachemire administrée par l'Inde, l'étau s'est resserré de façon insupportable sur la population révoltée par cette décision. 

Répression, violences, morts... Depuis quatre mois, l'internet est totalement coupé, pour empêcher que les gens ne s'organisent . 

Les 7 millions d'habitants sont quasi coupés du monde, l'effet sur l'économie locale est dramatique. 

Entre Inde et Pakistan, le bras de fer se durcit.  Les morts se multiplient. Le 1er janvier, deux soldats indiens ont encore été tués en tentant d'intercepter des pakistanais qui cherchaient à s'infiltrer en Inde. 

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Le rythme est tel qu'on craint désormais l'attaque de trop, celle qui pourrait entraîner une réplique nucléaire...  

Avec chacun 150 têtes nucléaires dans leur arsenal, l’Inde et le Pakistan auraient de quoi anéantir 125 millions de personnes. 

Et avec des dirigeants aussi radicaux que Narendra Modi en Inde et Imran Khan au Pakistan, les spécialistes sont unanimes : un  scénario catastrophe n'est hélas pas du tout à exclure.