Aire d'accueil des gens du voyage #3 - William Acker : une certaine idée de l'accueil

Photo du jeune juriste William Acker, chez lui, à Hyères.
Photo du jeune juriste William Acker, chez lui, à Hyères. ©Radio France - Caroline Gillet
Photo du jeune juriste William Acker, chez lui, à Hyères. ©Radio France - Caroline Gillet
Photo du jeune juriste William Acker, chez lui, à Hyères. ©Radio France - Caroline Gillet
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Pour cette série de reportages sur les aires d'accueil des gens du voyage, La Terre au carré s'intéresse aux figures de cette communauté contestant leurs structures. Aujourd'hui, c'est le juriste William Acker qui nous parle de ces aires contestées.

Pour ce nouvel épisode sur l'aire d'accueil, Caroline part à la rencontre du jeune juriste William Acker, issu de la communauté du voyage par sa mère, et auteur d'un livre clé sur les conditions de vie des gens du voyages dans ces aires hautement contestées.

Un activisme incidentel

William commence à s’intéresser à la question environnementale des conditions de vie de sa communauté lorsqu'il apprend, en septembre 2019, que l’incendie de Lubrizol était survenu à quelques mètres d’une aire d’accueil de gens du voyage, logée au pied de l’usine. 

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Cette découverte fait écho à un incident industriel similaire, survenu deux mois plus tôt: l’incendie du SIIAP à Saint-Germain-En-Laye, un centre de traitement des eaux lourdes, affecte une autre aire d’accueil présente à quelques mètres du site. 

William décide alors de commencer un important travail de recensement des aires d’accueil à proximité de sites dangereux, et s’associe ainsi à des habitants, des chercheurs et des membres d’association afin d’écrire une tribune dans Libération et de dénoncer ce constat. 

La tribune sera critiquée par des membres du gouvernement français, et jugée démagogique, faute de chiffres pouvant appuyer les propos de William.

"Il nous manquait cet outil pour mener des luttes et être pris au sérieux."

Cette tribune est le point de départ d'un long projet par lequel William va tenter de produire des chiffres exacts, à travers une démarche de recensement de toutes les aires d'accueil présentes sur le territoire français, départements par département. William passera ainsi en revue les 1400 aires d'accueil françaises, en localisant et analysant l'environnement de chacune, et le risque potentiel de leur proximité avec des déchetteries, des stations d'épurations ou encore des usines.  

Un constat alarmant

Après plus d'un an, le minutieux travail de William et de son réseau de chercheurs, d'habitants et d'associations, à travers toute la France, présente des résultats accablants

" On a trouvé des chiffres hallucinants. 51% des aires supposent des pollutions visibles du ciel."

Cependant, ces chiffres officiels ne recensent pas certains type de pollutions dites invisibles, tels que les vibrations, la pollution sonore et  les espaces potentiellement inondables

Inspirer un changement

En marge de la sortie de son livre, William est contacté par des jeunes de la communauté du voyage lui témoignant leur appréciation de l'ouvrage. Vient alors cette volonté de représenter, mais aussi de pallier un manque de discours et de prise de parole de la communauté du voyage. Ayant grandi dans une famille mixte, William est exposé très tôt aux différences sociales auxquelles les membres de sa communauté sont exposés. 

Ce travail de diffusion qu'il exerce à travers son métier et son activité littéraire revêtent dès lors une dimension nouvelle: celle d'ancrer la communauté du voyage dans une historicité française.

« Finalement, les voyages et toutes les communautés du voyage et plus largement les communautés Rromanis, c’est du patrimoine européen. C’est français. Le voyage c’est français. »

Pour aller plus loin

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