

Dernier volet de la série de reportages dans l'altiplano bolivien, toujours dans le plus grand désert de sel au monde, le salar d’Uyuni, qui recèle aussi les plus grandes réserves de lithium, indispensables pour les batteries.
C’est le pari qu’a fait Evo Morales quand il est devenu président en 2006 : vouloir jouer dans la cour des grands. Plutôt que de laisser des groupes étrangers venir se servir (comme cela c’est fait depuis plus de 500 ans dans cette partie des Andes, généralement pour le pire), nationaliser ces ressources et les inscrire dans la Constitution. Mais surtout, faire sortir de terre toute une chaine de production, depuis l’extraction, le raffinage, jusqu’à la fabrication de batteries, à partir de zéro.
Sans usines, sans brevets, sans même techniciens ni ingénieurs spécialisés, bâtir tout un secteur industriel en moins de 20 ans, face à une concurrence accrue (en Chine, Australie, Usa et Chili). Avec cet « or blanc », le pays veut pouvoir répondre à la demande internationale en lithium, encore indispensable pour stocker les énergies renouvelables, tout en permettant de redistribuer de la richesse et financer des programmes sociaux, plutôt qu’enrichir des fonds de pension. Les ressources sans les multinationales.
Aujourd’hui, malgré des retards aggravés par les troubles politiques et la pandémie, le chantier de l’usine a repris à Llipi, au sud du salar d’Uyuni. Au bord des bassins d’évaporation et dans l’usine pilote qui exploitent déjà 5% de la superficie, Fidel Usnayo le directeur et beaucoup de ceux qui se relaient par tours de 15 jour au milieu des 10 000km2 de désert, ne cachent pas une certaine fierté d’être si près du but. Même si les défis restent immenses.

Programmation musicale
- 14h38
Leave the door open (feat. Bootsy Collins) Silk SonicLeave the door open (feat. Bootsy Collins)Anderson Paak, Bruno Mars
Album Leave the door open (2021)Label WEA