Doit-on laisser exécuter les djihadistes Français ?

Doit-on laisser exécuter les djihadistes Français ?
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44 avocats lancent un appel contre les condamnations à mort de onze Français en Irak. Selon eux, il n'y a aucune dérogation quant à l'interdiction de la peine de mort, même en cas de terrorisme. La France ne souhaite pas rapatrier ces prisonniers, mais ne veut pas non plus les laisser être exécutés sur place.

Avec
  • Sophie Parmentier Journaliste au service Enquêtes-Police-Justice
  • William Bourdon Avocat au Barreau de Paris, spécialisé en droit pénal des affaires et droit des médias, fondateur de l'association Sherpa

Doit-on laisser exécuter les djihadistes Français ?

Les deux derniers Français jugés en Irak pour appartenance à l'Etat Islamique ont été condamnés à mort ce lundi matin. Ce qui porte donc à 11 le nombre de Français condamnés à la peine capitale. Il y a eu un Tunisien également condamné à la même peine. Et ce n’est pas fini, puisque 450 Français liés à l'Etat islamique sont toujours retenus en Syrie. Chez nous, il est clair que nous n'avons aucune intention de rapatrier ces Français. La ministre des armées l'a dit très tôt, avec sa fameuse phrase : "Aucun état d'âme sur le sort des djihadistes français qui ont rejoint l'Etat islamique".

Et lorsque que la question des procès s'est posée, et c'est évidemment plus récent, Jean-Yves Le Drian a parlé de process équitables, rappelant une fois de plus qu'il n'a jamais été question non plus de juger ces hommes en France. 

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Il y a deux problèmes qui se posent, car en France notre boussole c'est l’Etat de droit. Le premier ce sont ces procès "équitables", tels que décrits par le ministre. Des procès très rapides, Des avocats commis d'office pour la plupart, qui découvrent des dossiers, des débats qui semblent loin d'être contradictoires.

Le deuxième problème évidemment c'est la peine de mort. Notre abolition ne souffre pas de dérogation. Même quand il est question de terrorisme. Et comme le disent 44 avocats dans une tribune emmenée par William Bourdon, qui est notre invité : "Condamner à mort des ressortissants français, c'est permettre la mise en œuvre extraterritoriale de la peine de mort"

Une fois que tout cela est dit, il y a les questions qu'on entend monter. Et puisqu'elles sont là, posons-les crûment s'il le faut : "On ne va pas plaindre des terroristes". "Ces gens ont renié la France". "Personne ne les a forcés à rejoindre l'Etat islamique". "Ils ont eux-mêmes tué des gens". "Ils se sont réjouis des attentats chez nous".

L'Etat de droit, la justice hors de nos murs, le terrorisme, la peine de mort... Rien n'est simple, autour de ces questions, et heureusement !

Posez vos questions à nos invités au 01 45 24 7000 :

  • William Bourdon, avocat, à l’initiative de la tribune des 44 avocats contre les condamnations à mort en Irak
  • Sophie Parmentier, journaliste au service Enquêtes & Justice de France Inter

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