

Depuis quelques semaines, les manifestations exigeant la démission du premier ministre israélien Benyamin Netanyahou se multiplient et les mouvements de révolte contre les positions du gouvernement prennent une ampleur considérable.
- Yaëlle Ifrah conseillère parlementaire à la Knesset, spécialiste des questions économiques et sociales.
- Frédéric Métézeau Journaliste, correspondant de Radio France à Jérusalem
- Philippe Velilla essayiste, spécialiste de la politique israélienne
Visé par plusieurs affaires de corruption, critiqué pour sa gestion de la crise sanitaire et son plan d’annexion de la Cisjordanie, Benyamin Netanyahou provoque la colère des citoyens.
- Accusations de fraude -
Au cœur d’un procès l’accusant de corruption, fraude et abus de confiance, l’homme politique voit les mouvements de protestation à son encontre proliférer.
Les principales revendications des manifestants réclament sa mise à l’écart du pouvoir.
Au niveau légal, le fait qu’il soit inculpé dans ces affaires ne l’oblige pas à quitter son poste. La loi israélienne prévoit la possible démission d’un ministre seulement si celui-ci est reconnu coupable de crime et qu’il a épuisé toutes les procédures d’appel.
Ces différentes étapes pourraient prendre des années avant d’aboutir à une décision.
- Mauvaise gestion de la crise -
Après s'être vanté du peu de cas recensé au début de l'épidémie, le gouvernement israélien est accusé d'avoir réouvert trop rapidement les lieux de rassemblement pour des raisons économiques.
Les mesures prises pour ralentir la contamination sont de même jugées incohérentes.
Aujourd'hui, Israël est un des pays dans lesquels le nombre de cas progresse le plus vite.
- Le plan d'annexion de la Cisjordanie -
Un "plan de paix" pour le Proche-Orient a été présenté fin janvier par Israël et les Etats-Unis. Il prévoit une annexion de la vallée du Jourdain et d'une centaine de territoires déjà occupés par des colonies israéliennes.
Très contesté, ce plan engendre de nombreuses manifestations citoyennes et l'opposition de la communauté internationale.
"On est sur le coup d'une pandémie mondiale et en pleine récession économique, et le gouvernement n'a rien de mieux à faire que de monter d'un cran dans la colonisation ? On a pas de plan pour les hôpitaux, mais on a un plan pour l'annexion ? " - Sally Abed, du mouvement judéo-arabe "Debout Ensemble", auprès de Libération.
Le droit international interdit pourtant "l'acquisition de territoire par la guerre ou la force", et la Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme Michelle Bachelet a dénoncé l'illégalité de ce plan.
Beaucoup d’israéliens craignent qu'une troisième intifada se produise en cas d'annexion, et les pays arabes de la région ont assuré que sa mise en oeuvre provoquerait une rupture des relations entre le bloc du golfe et l'Etat hébreu.
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