Emmanuel Macron rencontre aujourd’hui les maires de France, à l’occasion de leur congrès annuel et à quatre mois des municipales. Où en est La République en Marche, parti tout neuf dont le faible ancrage local est souvent souligné, et qui n’a encore jamais été à l’épreuve de ce scrutin ?
- Pascal Perrineau Politologue et professeur des Universités à Sciences Po, ancien directeur du CEVIPOF
- Carine Bécard Journaliste
- Stéphane Zumsteeg Directeur du département Opinion à l'institut de sondage Ipsos
Ce congrès sera peut-être « l’un des plus difficiles de ces dernières décennies », selon François Baroin, qui préside l’Association des maires de France. Ces derniers attendent notamment d’avoir des nouvelles des mesures de décentralisation, qui les touchent directement. Mais il y aussi le sujet du montant des dotations pour 2020, en baisse depuis le début de la mandature.
Emmanuel Macron ne s’était pas rendu au congrès l’an passé, empêtré dans la crise des gilets jaunes. Cette année, il tente de les reconquérir, en rendant hommage au rôle des maires dans les communautés locales. Certains édiles lui reprochent son parisianisme, une certaine déconnexion avec les territoires. En réponse, le chef de l’Etat met en avant le projet de loi « Engagement et proximité », discuté au Parlement en ce moment, pour mieux accompagner les maires, surtout dans les petites communes.
Même si l’Elysée nie tout lien entre ce congrès et les élections à venir, le président suit de très près ce dossier des municipales, piloté par Stanislas Guérini, délégué général LREM. Ces élections pourraient permettre d’améliorer l’ancrage local du parti, jusqu’ici très faible.
La stratégie LREM semble reposer sur les alliances avec des maires sortants de droite et de gauche. La possibilité d’un « front républicain » n’est donc pas exclue. Avec une priorité affichée : faire barrage au Rassemblement National, qui avait obtenu des résultats historiques en 2014. Mais c’est surtout l’alliance avec le Modem qui pose question, alors que François Bayrou ne semble pas vouloir soutenir les candidats LREM à Paris.
Et l’absence de discipline partisane mine la cohérence de la stratégie du mouvement : les électeurs pourraient peiner à s’y retrouver. Ainsi à Paris, la lutte entre Cédric Villani et Benjamin Grivaux, tous deux LREM, fait rage – et d’autres candidatures dissidentes fleurissent à Lyon, Metz… La situation pourrait se répéter à Marseille, où quatre candidats sont prêts à endosser l’étiquette LREM.
Quel est l’enjeu de ces élections ? Quels résultats peut-on en attendre ? Le parti présidentiel parviendra-t-il à augmenter son ancrage local ? La stratégie mise en place sera-t-elle efficace ?
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