Faut-il forcer les médecins à s’installer dans les déserts médicaux ?

Un cabinet médical vide
Un cabinet médical vide ©Getty - Thomas Barwick
Un cabinet médical vide ©Getty - Thomas Barwick
Un cabinet médical vide ©Getty - Thomas Barwick
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En France, 30,2% de la population française vit dans un désert médical. Dans ce contexte, certains élus souhaitent instaurer une régulation de l'installation des médecins dans les territoires sous dotés, une idée qui attire les foudres de nombreux médecins.

Avec
  • Guillaume Garot Député socialiste de Mayenne
  • Raphaël Presneau Interne en médecine, président de l’Intersyndicale Nationale Autonome Représentative des Internes de Médecine Générale (l’ISNAR-IMG)

La France connaît actuellement une véritable pénurie de médecins. En effet, 11 % de personnes n’ont pas de médecin traitant en France. Par conséquent, 1,6 million de personnes renoncent chaque année à des soins.

La conséquence de dizaines d'années de décisions politiques, dont le fameux numerus clausus, c’est-à-dire la limitation du nombre d’étudiants en médecine formés chaque année. Bien qu’il ait été levé l’année dernière, il faudra attendre le milieu des années 2030 pour retrouver la densité satisfaisante de généralistes sur l'ensemble du territoire. Quelles solutions adopter face à cette situation préoccupante ? Faut-il forcer les médecins à s’installer dans les déserts médicaux ?

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Certains élus militent pour instaurer des mesures coercitives en matière d’installation des médecins, contre lesquelles ces derniers s’opposent fortement. L’une de ces propositions serait d’allonger d’une année l’internat de médecine générale, pendant laquelle les futurs praticiens seraient fortement incités à s'installer dans les territoires les plus démunis. Devant cette idée, les internes en médecine se sont mis en grève, dénonçant “un déguisement pour une année d’exploitation supplémentaire des internes” et rappelant qu'ils sont des personnels en formation. Par définition, ils ne peuvent pas assurer des consultations sans être encadrés par un médecin référent, dont le nombre fait d'ores et déjà défaut.

Vendredi 21 octobre, 120 députés issus de différents bords politiques ont déposé un amendement visant à lutter contre les déserts médicaux en encadrant davantage l’installation des patriciens. Mais le gouvernement a de nouveau dégainé l’article 49-3 de la Constitution sur la partie recettes du projet de loi de financement de la Sécurité sociale, empêchant tout débat sur ces propositions. Loin d’en démordre, les parlementaires de l'Assemblée nationale comme du Sénat comptent soumettre une proposition de loi à ce sujet prochainement.

Avec nous pour en parler ce soir :

  • Raphaël Presneau, interne en médecine, président de l’Intersyndicale Nationale Autonome Représentative des Internes de Médecine Générale (l’ISNAR-IMG)
  • Guillaume Garot, député PS de la Mayenne

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