Mois sans Tabac : la vapoteuse, la véritable alternative pour arrêter de fumer ?

Cinq jours pour arrêter la cigarette
Cinq jours pour arrêter la cigarette ©Getty - Bdinthr Xith Ratn / EyeEm
Cinq jours pour arrêter la cigarette ©Getty - Bdinthr Xith Ratn / EyeEm
Cinq jours pour arrêter la cigarette ©Getty - Bdinthr Xith Ratn / EyeEm
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Le Mois sans Tabac commence ce vendredi. L’occasion d’essayer d’écraser cette cigarette et d’en finir avec l’addiction, pour de bon. Pour y parvenir, la vapoteuse est présentée comme un substitut, mais elle commence à être décriée… Est-elle une véritable alternative ?

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Le tabagisme est la cause d’un décès sur huit, en France

Alors certes, le nombre de fumeurs est en diminution – on parle d’1.6 million de fumeurs en moins en France aujourd’hui, et on peut espérer une inversion de la courbe de mortalité dans la décennie à venir. 

Mais rien n’est gagné pour autant. En 2018, il y avait encore 11,5 millions de fumeurs quotidiens : c’est un des chiffres les plus élevés d’Europe. Et ce malgré la prévention, malgré les risques avérés pour la santé, et la hausse progressive des prix. D’où l’importance d’alerter, d’en parler, à l’occasion du Mois Sans Tabac.

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Beaucoup de fumeurs espèrent avoir le déclic, qu’il soit dû à une remarque acide, à une bronchite de trop, à une lecture instructive. Certains affirment arrêter grâce à ces ouvrages à succès sur l’addiction au tabac, qu’on dit miraculeux. Ils se vendent à des millions d’exemplaires, même si les addictologues ont leurs réserves. 

La vapoteuse

"Cela fait 5 ans et demi que j'ai arrêté de fumer. je suis passé du jour au lendemain de 3 à 2,5 paquets par jour à la vapoteuse. Depuis, je vois les bénéfices au niveau de ma santé : je ne tousse plus le matin, j'ai récupéré l'odorat, dans la maison ça ne sent plus le tabac froid. [...] Passer de 3 paquets par jour à la vapoteuse, c'est un effort !" - Roland, ancien fumeur. 

En attendant d’y arriver, de nombreux Français sont devenus adeptes de la cigarette électronique – 8 fumeurs sur 10 ont déjà testé la fameuse « vapoteuse ». Mais ses conséquences sur la santé sont encore assez mal connues : aux Etats-Unis, on a rapporté des décès précoces dus à un certain type de vapoteuses, créant un vent de panique... Est-ce que c’est comparable à ce qui se passe en France ? 

En même temps, la cigarette électronique peut-elle être plus néfaste que la consommation de tabac, dont les effets cancérigènes ne sont plus à prouver ? A l’heure actuelle, les tabacologues disent qu’elles sont effectivement préférables à la cigarette… Et vous, quelles sont vos solutions pour arrêter, et surtout pour tenir le cap ?

Roland revient notamment sur son expérience avec la vapoteuse mais met en perspective les ravages du tabac face à la potentielle dangerosité des cigarettes électroniques. La question est posée à nos deux experts en studio qui lui répondent. 

À force de prohiber, on favorise le marché illicite. 

Le marché illicite des liquides de vapoteuse

Jean, qui fait partie de la Fédération Française de la Vap' qui représente les professionnels du vapotage qui ne sont pas affiliés à l'industrie du tabac, témoigne : "les professionnels du vapotage confirment une baisse de chiffre, 20 à 30% de baisse de chiffres d'affaires : certains fumeurs ne sont pas décidés à arrêter la cigarette. Cela a notamment commencé en février avec le rapport de l'OMS pointant le vapotage et cela a continué avec l'alerte aux Etats-Unis". 

Le message aujourd'hui de la Fédération est de redonner confiance aux fumeurs français, parce que "ce désamour est dommageable à la santé publique". Les deux médecins insistent au cours de l'émission sur le fait qu'il ne faut pas faire "sa tambouille" de liquides pour cigarettes électroniques et de faire attention, voire de ne pas acheter sur Internet. Mais plutôt de se tourner vers des enseignes tenues par des professionnels qui sont des militants pour beaucoup ou d'anciens fumeurs. Si on enlève les goûts agréables, les gens n'y vont plus, affirme Marion Adler. 

L'interdiction des arômes aux Etats-Unis a profité à des pays producteurs de tabac comme l'Inde, a profité à l'industrie du tabac ce qui veut dire qu'on va continuer de tuer des dizaines de millions de personnes.

"Il faut rester scientifique, il faut continuer à faire attention et à suivre ce qu'il se passe. Mais il faut savoir qu'aux Etats-Unis, ils ont mis dans les vapoteuses, un liquide qui n'a rien à voir avec le liquide que nous mettons ici en France et en Europe qui suivent des normes européennes et AFNOR, dit Marion Adler au micro de Fabienne Sintès. Et pour William Lowenstein, "les Américains ont confondu le problème du liquide et de la vapoteuse". Il existe un marché noir du liquide de cigarette électronique.

On peut également mélanger la vapoteuse avec les traitements validés et on peut aussi se débarrasser de la vapoteuse progressivement quand on n'en a plus besoin.

On rembourse les patchs mais pas la vapoteuse ?

"Ce n'est pas la nicotine qui est toxique, mais elle est addictive" explique William Lowenstein, médecin addictologue. 

Didier, un auditeur, témoigne : "J'ai eu un cancer de la gorge il y a une dizaine d'années. J'ai continué de fumer pendant deux ans, parce que je n'ai pas réussi à arrêter de fumer. J'ai rencontré la vapoteuse qui m'a sauvé. j'ai partagé cette expérience avec pas mal de gens vu que j'ai ouvert un petit shop. Aujourd'hui, je m'étonne qu'il n'y ait pas de prise en charge de la sécurité sociale pour les gens qui sont malades, pour qu'ils arrêtent de fumer, pour la vapoteuse."

On rembourse les patchs mais pas la vapoteuse ? Il y a des épreuves pour faire passer un médicament en remboursement de la Sécurité sociale. Or ce n'est pas le cas de la vapoteuse qui n'est pas considérée comme un médicament

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