

Aujourd’hui, Edouard Philippe a présenté les vingt mesures qui constitueront la loi Immigration. Avec un objectif affiché : « reprendre le contrôle de notre politique migratoire ». Le Premier Ministre a notamment remis sur la table la mise en place de quotas pour l’immigration économique. Mais est-ce la bonne réponse ?
- Hippolyte d'Albis directeur de recherche au CNRS et professeur à l'École d'économie de Paris
- François Héran Sociologue et professeur au collège de France
- Laurence Peuron Journaliste au service politique de France Inter
« Ce n’est pas un plan à l’eau tiède ».
C’est ainsi que le Premier Ministre décrit les grands axes, très attendus, qu’il a présentés lors du débat parlementaire sur l’immigration cet après-midi. Les associations, elles, dénoncent un ensemble de mesures « inutile et dangereux ».
Doublement du nombre d’élèves étrangers d’ici 2027, évacuation des campements de migrants parisiens, restriction des conditions d’accès au regroupement familial… Les bouleversements à venir sont nombreux. En revanche, l’Aide Médicale d’Etat, garantie à tous, ne serait pas touchée, suite au refus d’Agnès Buzyn. Mais elle sera vraisemblablement davantage contrôlée.
C’est surtout la mesure annoncée sur les quotas qui fait débat, à la fois au sein du gouvernement et dans le débat public. L’idée est d’imposer une restriction sur le nombre de travailleurs étrangers venus en France pour des raisons économiques. Ces cas représentaient seulement 13.1% des demandes l’année passée, mais l’instauration de quotas possède une dimension hautement symbolique.
La ministre de la Justice, Nicole Belloubet, a fait savoir ses réserves sur cette mesure, parlant de « quotas obligatoires (…) qui ne sont pas la réponse », avant d’être recadrée par le chef de l’Etat pour ces propos divergents.
Autre dossier polémique, la restriction de l’accès aux soins. La mesure prévoit un délai de carence de trois mois avant que les demandeurs d’asile ne puissent accéder à la Protection universelle maladie (PUMa). Jusqu’aujourd’hui, celle-ci était accessible dès l’enregistrement de la demande d’asile. Un axe qui s’inscrit dans le cadre d’une lutte contre le tourisme médical, dit-on du côté du gouvernement.
Que dit vraiment ce plan immigration ? Que changera-t-il, concrètement ?
Et les quotas, en quoi consisteront-ils ? A qui vont-ils s’appliquer ? Cette mesure est-elle anecdotique si elle ne concerne que si peu de demandes ?
Un an après la loi immigration de septembre 2018, cet énième plan est-il d'utilité publique?
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Avec nous pour en parler :
François Héran, sociologue et anthropologue, titulaire de la chaire Migrations et sociétés au Collège de France.
Hippolyte d'Albis, enseignant-chercheur, économiste spécialiste des questions démographiques
Laurence Peuron, journaliste au service politique de France Inter
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