

Depuis la tentative de coup d'Etat le 15 juillet, le pouvoir du Président se renforce et la Turquie s'éloigne de plus en plus de l'Europe.
Dans la nuit du 15 juillet, moins de cinq cent militaires assistés par seulement six F-16, une dizaine d’hélicoptères et une quarantaine de blindés ont tenté, sous l’impulsion de Fethullah Gülen, de prendre le pouvoir en Turquie. 290 personnes ont perdu la vie dans ce coup d’Etat manqué. Depuis, le président Recep Tayyip Erdogan purge les institutions et les médias de tout opposant. Didier Billion, directeur adjoint de l’Iris et spécialiste de la Turquie, évoque un « contre-coup d’Etat civil ».
58 000 fonctionnaires démis de leurs fonctions, 10 000 militaires et magistrats arrêtés, 10 000 passeports annulés, 89 mandats d’arrêts à l’encontre de journalistes délivrés. 1125 associations, 35 hôpitaux, 15 universités, 19 syndicats, 934 écoles contraints à fermer leurs portes. C’est le bilan provisoire du « nettoyage » opéré par le chef de l’Etat depuis la tentative de putsch, qu’il qualifie de « don de Dieu ».
Face à cette dérive autoritaire, l’opposition s’organise. Le Parti républicain du peuple (social-démocrate), deuxième parti du pays, appelle à la création d’un front démocratique pour contrer les atteintes aux droits et libertés pratiquées par Erdogan. Mais si la volonté de faire bloc est bien présente, il n’y a pas, pour l’instant, de réponse claire sur la façon d’organiser un tel front.
La Turquie tourne de plus en plus le dos à l’Europe. L’exécutif a déjà annoncé qu’il dérogera à la Convention européenne des droits de l’homme. Erdogan a fait savoir que le peuple réclamait le retour de la peine de mort, et qu’il « fallait l’écouter ». Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, a déclaré que la Turquie n’était plus en situation de pouvoir adhérer à l’Europe, sous peu, ni d’ailleurs sur une plus longue période. Des centaines d’universitaires et de personnalités se sont mobilisés pour exiger que la Turquie respecte les principes démocratiques.
Quelles seront les réactions européennes et françaises face à la situation turque ? Peut-on toujours être allié d'un pays qui s’éloigne de l’Etat de droit ? Existe-t-il une alternative à Erdogan ? Quelles suites pour la Turquie ? Et pour la région ?
Vos questions et réactions dès 18h au 01 45 24 70 00 et dès maintenant sur le site de l'émission et les réseaux sociaux, Facebook et Twitter, #telsonne
Invités :
Samim Akgönül - Historien et politologue, maitre de conférence à Strasbourg
Didier Billon - Docteur en Sciences Politique, directeur adjoint de l’IRIS, spécialiste de la Turquie
Jean-François Pérouse - Docteur en géographie à l’Institut Français des études Anatoliennes (par téléphone depuis Istanbul)
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