Vélo, boulot, dodo : la grève des transports a-t-elle bouleversé les mobilités urbaines ?

Vélo, boulot, dodo : la grève des transports a-t-elle bouleversé les mobilités urbaines ?
Vélo, boulot, dodo : la grève des transports a-t-elle bouleversé les mobilités urbaines ? ©Getty - poba
Vélo, boulot, dodo : la grève des transports a-t-elle bouleversé les mobilités urbaines ? ©Getty - poba
Vélo, boulot, dodo : la grève des transports a-t-elle bouleversé les mobilités urbaines ? ©Getty - poba
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En selle, citoyen ! Depuis le début de la grève des transports, l’utilisation du vélo dans les grandes agglomérations a explosé – même si la tendance à la hausse est en fait installée depuis plusieurs années. Alors, tous convertis... et durablement ?

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Faute de métros, faute de trains, et face aux files interminables de voitures et leur lot d’automobilistes stressés, beaucoup de citadins se sont tournés vers le vélo, depuis le 5 décembre dernier. Pédaler étant une façon peu coûteuse de se déplacer, en évitant les rames sur-bondées, les embouteillages... et sans polluer. 

Alors beaucoup ont ressorti une bécane du fond du garage, investi dans un nouveau biclou, eu recours aux vélos en libre-service. Et se sont rendu compte que ce trajet à pédales, ça n'était pas si terrible, finalement.

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De fait, les chiffres sont spectaculaires, tout particulièrement en Ile-de-France, à Lille et à Lyon : on parle d'une hausse de 79% de cyclistes en région parisienne. Le pont de pierre de Bordeaux voit passer 10 000 vélos par jour. On dirait que le modèle du deux-roues écolo, à la hollandaise, séduit de plus en plus, grèves aidant. 

Mais le phénomène n'est pas tout à fait nouveau : en septembre 2019, la fréquentation sur les grands axes parisiens avait progressé de 54%, déjà.

L'engouement pour la bicyclette finit par trouver un écho dans les programmes politiques et dans les politiques publiques, à l'approche des élections municipales. Le gouvernement a annoncé l'année dernière son « plan vélo », qui devrait aider financièrement les collectivités à assurer une transition vers les mobilités douces. A Paris, la maire sortante Anne Hidalgo promet une ville « 100 % vélo » d'ici 2026...

Reste à voir si le phénomène perdurera réellement, alors que les transports reprennent progressivement.

  • À la fin de la grève, allez-vous raccrocher votre vélo ? 
  • Cette promesse du 100% vélo dans les grandes villes, est-elle tenable ?
  • La ville y est-elle réellement prête ? 
  • Est-ce le début d’une révolution urbaine ? 

Extraits de l'émission

Olivier Razemon : "Apparemment, c'est le cas, quand on regarde les statistiques, de même qu'en petite couronne qui sont les endroits les plus impactés par la grève, on s'aperçoit là aussi que ça continue. Alors pas autant, pas au même niveau qu'au plus fort de la grève, mais on est à peu près à 75 % [...] Une partie a continué à s'y employer". 

Olivier Schneider : "Le vélo est vraiment bénéfique pour toute la société : c'est bon pour la santé, pour la qualité de l'air, pour le bruit et ça décongestionne le transport public. Le vélo permet à la fois d'être résilient en situation de défaillance des transports publics, ou pendant une grève mais également parce que c'est tout simplement agréable. 

Le vélo a beaucoup à apporter à tout le monde [...] il peut rendre des services à toute la population. Autant aux hommes, aux femmes, aux jeunes, aux moins jeunes, aux jeunes retraités

FABIENNE SINTES : "Est-ce la piste qui fait le cycliste ?"

Olivier Schneider : "Quand on fait des infrastructures cyclables et que ça commence à créer un réseau, ça engendre des cyclistes. 

Mais pour que l'on construise des vraies pistes cyclables, c'est aussi la quantité de cyclistes qui incite tous les candidats de France à faire davantage de pistes cyclables  

FABIENNE SINTES : "À quand le changement de la ville pour le vélo ?"

Olivier Schneider : "Les déclics sont variés, ça dépend des villes.

Aujourd'hui, 60 % des Françaises et des Français seraient prêt.e.s à faire du vélo au quotidien mais dans leurs petites villes, il n'y a pas les conditions qui sont réunies [...] Le déclic, c'est de donner des solutions alternatives. 

Olivier Razemon : "C'est cher pour une municipalité : entre 150 000 et 800 000 euros le kilomètre de pistes cyclables".

La suite à écouter...