10 ans après Lehman Brothers, où en est la régulation européenne ?

Depuis 2008, la Banque centrale européenne a injecté des centaines de milliards d'euros pour sauver le système bancaire européen
Depuis 2008, la Banque centrale européenne a injecté des centaines de milliards d'euros pour sauver le système bancaire européen ©AFP - Frank Rumpenhorst / dpa / AFP
Depuis 2008, la Banque centrale européenne a injecté des centaines de milliards d'euros pour sauver le système bancaire européen ©AFP - Frank Rumpenhorst / dpa / AFP
Depuis 2008, la Banque centrale européenne a injecté des centaines de milliards d'euros pour sauver le système bancaire européen ©AFP - Frank Rumpenhorst / dpa / AFP
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Garantie des dépôts bancaires, régulation... qu'est ce qui a changé en Europe depuis la crise bancaire ?

Alors il y a définitivement un avant et un après Lehmann Brothers. D'abord la crise bancaire a couté très cher au contribuable, les Etats européens ont injecté plus de 400 milliards d'euros pour éviter l'effondrement du système. 

Près de 1200 milliards d'euros de garantie : c'est l'Allemagne, le Royaume Uni et l'Irlande qui ont épongé les plus grosses factures pour sauver leur banque. 

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Comment l'Union européenne a-t-elle réagi ? 

D’abord la Banque centrale européenne a tout de suite injecté massivement des centaines de milliards d'euros dans l'économie pour que la machine économique ne se grippe pas.  A l'été 2008, en pleine crise, on a aussi protégé les épargnants en créant dans chaque pays une garantie des dépôts bancaires : cette garantie couvre jusqu'à 100 000 euros déposés sur les comptes courants et les comptes d'épargne. Au bord du gouffre, les dirigeants politiques ont aussi créé un filet de sécurité pour les banques en faillite, c'est le Mécanisme européen de stabilité financière

Dix ans après, les banques européennes sont elles mieux régulées ? 

Sous la pression des opinions publiques et des politiques, la régulation s'est imposée.  L’idée c'est que les contribuables ne doivent plus payer pour sauver les banques. Le "too big too fail" (trop gros pour faire faillite), ce principe est censé avoir vécu. En cas de faillite, ce sont les actionnaires, puis les détenteurs de dette et les plus gros épargnants qui passent d'abord à la caisse. En dernière extrémité, un fond européen alimenté par les banques intervient : pour se débarrasser des activités pourries et trouver un repreneur. Depuis 2014, les 130 banques les plus grandes de la zone euro sont supervisées directement par la banque centrale européenne de Francfort. 

Et ça marche ? 

Plusieurs banques ont disparu sans déclencher de véritable tornade en Espagne, en Lettonie et en Italie. Mais il s'agissait surtout de banques de tailles moyennes. On ne sait pas comment fonctionnerait le pare feu européen en cas de faillite d'un mastodonte de la zone euro. Et puis il reste des trous dans la raquette : par exemple les dettes des Etats détenues par les banques, pour l'instant l'Europe fait semblant qu'aucun Etat ne peut faire faillite.  La garantie des dépôts bancaires : aujourd'hui c'est l'Etat qui garantit l'argent des épargnants. Mais le même euro sera-t-il garantit avec la même sécurité en Grèce, qu'en Allemagne ? Rien n'est moins sûr. 

En fait il faudrait réformer la zone euro, la Commission européenne a fait des propositions, mais ça bloque côté allemand. "Il y a une certaine frustration, car les positions semblent figées" constate le commissaire européen Pierre Moscovici. 

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