Brexit : couacs en stock

Chez les pêcheurs écossais, les formalités administratives liées au Brexit provoquent une baisse des exportations de langoustines vers l'UE
Chez les pêcheurs écossais, les formalités administratives liées au Brexit provoquent une baisse des exportations de langoustines vers l'UE ©AFP - JULIEN MARSAULT / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
Chez les pêcheurs écossais, les formalités administratives liées au Brexit provoquent une baisse des exportations de langoustines vers l'UE ©AFP - JULIEN MARSAULT / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
Chez les pêcheurs écossais, les formalités administratives liées au Brexit provoquent une baisse des exportations de langoustines vers l'UE ©AFP - JULIEN MARSAULT / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
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Un bonbon en forme de cochon rose, des langoustines écossaises dernières victimes en date du Brexit

Cela fera un mois que le Royaume uni est sorti de l’UE. Une sortie négociée avec un accord, mais dans la corbeille du divorce, il y a quelques épines inattendues. Le dernier casse-tête du Brexit, a la forme d’un cochon rose, c'est un bonbon vendu sous le nom de Percy Pig, l’un des classiques de la chaine de supermarché  Marks and Spencer. Une sucrerie typiquement britannique, produite en Allemagne, puis acheminée au Royaume uni. Elle est ensuite vendue dans les magasins M&S en France, en Irlande et en République tchèque. Des allers-retours qui désormais coutent plus cher, car «Percy Pig fait partie des quelques 2000 produits de la marque soumis à la règle d’origine » selon le groupe. Cette règle est incluse de base dans la plupart des accords commerciaux de libre-échange, y compris celui du Brexit, mais elle est à peu près totalement passée sous les radars du débat politique outre-manche. 

Le « Made in Europe » protegé par l’accord Brexit ?

Sur le papier, depuis le 1er janvier 2021, il n’y a ni droits de douane, ni quotas entre la Grande Bretagne et l'Union européenne. En pratique, c’est plus compliqué : au-delà de 150 euros, une marchandise est soumise à des droits de douane, sauf si l’entreprise exportatrice peut prouver que l'essentiel de ses composants vient de l’UE ou du Royaume Uni. Dans le cas d'une voiture, la limite minimum c'est par exemple 55% des pièces made in Europe, Une façon d’éviter la concurrence déloyale. Ainsi apposer une étiquette anglaise sur un t-shirt fabriqué 100% en Chine ne suffit pas à éviter les droits de douane. 

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Un véritable casse-tête, car la charge de la preuve repose sur les  entreprise ….  justificatifs à l’appui. on imagine la complexité...   . Dans certains cas, pour se faciliter la vie, certains réfléchissent donc à créer des filiales et donc des emplois sur le continent. D'autres renoncent provisoirement à exporter vers l’Europe. 

Pêcheurs et exportateurs de cheddar  

Depuis le 1er janvier, les exportateurs britanniques, de cheddar, ou d'agneau doivent produire des certificats sanitaires à  la frontière de Calais. Des certificats facturés environ 200 euros la commande, selon le quotidien anglais le Guardian. Si Bruxelles réclame ces attestations, « le montant des frais est fixé par les autorités britanniques ». A ces frais supplémentaires s’ajoutent des délais. Un cauchemar pour le secteur de la pêche, cheval de bataille des pro Brexit. Faute de pouvoir livrer à temps les langoustines, les coquilles Saint Jacques venue d'Ecosse pourrissent,  les prix sont en chute libre. En Irlande, où les supermarchés s'approvisionnent en grande partie chez les voisins britanniques, les rayons se vident... Forcément il y a des retards à l'allumage dans ce Brexit. « Visiblement les britanniques ne sont pas prêts » reconnait un porte-parole des services des douanes à Bercy. Londres se laisse un peu de temps, en instaurant une période de transition, jusqu’au 1er avril 2021 pour les importations de marchandises alimentaires. Décision indispensable tant le Royaume Uni dépend de l'Europe dans ce domaine.  

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