L'Allemagne a-t-elle devancé la Chine ?
Le député européen Les Républicains Alain Lamassoure revient sur les délocalisations vers des pays européens où les coûts salariaux sont bas.
"Les entreprises allemandes, tout en bénéficiant à travers la sous traitance de coûts de fabrication plus bas en Pologne, en République tchèque ou en Slovaquie, ont réussi à créer davantage d'emplois en Allemagne et à faire de l'Allemagne le pays qui a un excédent commercial supérieur à l'excédent de la Chine. Le malade, c'est moins l'Union européenne que la France".
L'excédent commercial allemand dépasse celui de la Chine. C'est vrai ou c'est faux ?
Plutôt faux. L'excédent commercial de l'Allemagne c'est à dire la différence entre ce qu'elle importe et ce qu'elle exporte, s'élève à 250 milliards d'euros en 2016, c'est presque 2 fois moins que l'excédent chinois. En fait Alain Lamassoure se trompe d'indicateur : l'an dernier c'est l'excédent courant de l'Allemagne qui a dépassé celui de la Chine. Cet indicateur tient compte des biens, mais aussi des services, des revenus : dividendes, salaires, des transferts de fonds des travailleurs étrangers. En 2016 : l'Allemagne affiche un excédent courant de 278 milliards d'euros, l'excédent courant chinois de 227 milliards.
Record du monde dans ce domaine pour l'Allemagne qui devance la Chine, mais aussi le Japon.
Les raisons de ces bons résultats de l'Allemagne
C'est le succès du made in germany , les exportations de machine outils, les produits de la pharmacie et surtout les voitures. L'euro faible dope les produits européens sur les marchés étrangers. Quant aux exportations chinoises elles ont beaucoup baissé.
Les surplus allemands sont liés aussi au fait que l'Allemagne importe très peu. Du côté des ménages, la consommation et les salaires repartent, mais du côté de l'Etat allemand et des entreprises, il n'y a pas un appétit extrême pour la dépense alors que la population vieillit et qu'il faut s'y préparer. Les allemands mettent de côté pour leur retraite, alors que leurs voisins auraient bien besoin d'un redémarrage pour faire repartir leurs industrie. La chancelière Angela Merkel s'est montrée plutôt joué modeste. Berlin est sous le feu des critiques de ses voisins, mais aussi de la Banque centrale européenne, de l'Ocde, du FMI et de la Commission européenne qui lui demande de jouer un peu moins les écureuils pour augmenter ses dépenses. sans quoi, ça risque de déséquilibrer toute la zone euro.
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