La France prend elle sa part de réfugiés en Europe ?

En pleine polémique sur l'Aquarius, la France et l'Italie se renvoient la responsabilité de l'asile.
En pleine polémique sur l'Aquarius, la France et l'Italie se renvoient la responsabilité de l'asile.  ©AFP - Karpov / MSF/SOS MEDITERRANEE / AFP
En pleine polémique sur l'Aquarius, la France et l'Italie se renvoient la responsabilité de l'asile. ©AFP - Karpov / MSF/SOS MEDITERRANEE / AFP
En pleine polémique sur l'Aquarius, la France et l'Italie se renvoient la responsabilité de l'asile. ©AFP - Karpov / MSF/SOS MEDITERRANEE / AFP
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Selon le porte parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, la France prend sa part des demandeurs d'asile.

La France et l'Italie s'accusent mutuellement de ne pas prendre leur responsabilité sur les réfugiés. En pleine polémique à propos de l'Aquarius, ce bateau refusé par Malte et par l'Italie avec 629 réfugiés à bord, Benjamin Griveaux, porte parole du gouvernement se justifie : "Si nous apportons des solutions chacun chez soi, chacun enfermé dans ses frontières, chacun en regardant ses propres intérêts nationaux, nous n'y arriverons pas. La France a pris sa part..."

La France prend-elle sa part de réfugiés comme l'affirme le porte-parole du gouvernement ?   

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Plutôt faux. La deuxième économie de la zone euro est le deuxième pays en terme de demandes d'asile derrière l'Allemagne . La France a enregistré en 2017 environ 100 000 demandes, mais le taux d'accueil en France est en très faible : la France est 26ème sur 28 selon l'institut Eurostat,  juste devant la République tchèque et la Pologne. On peut donc pas dire que la France prend sa juste part de l'accueil des réfugiés en Europe comme le fait Benjamin Griveaux. 

Un tiers de réponse positive 

100 000 demandes de migrants, 32 000 ont bénéficié de l'asile en France, c'est à dire une sur 3 en France contre 50% de réponses positives en Allemagne.  En Europe la moyenne c'est d'accorder la protection aux réfugiés dans un cas sur deux.   

Difficile équilibre entre les Etats

La commission européenne a initié en septembre 2015 un mécanisme pour soulager les pays les plus exposés.  Objectif : répartir 100 000 réfugiés dans d'autres pays que l'Italie et la Grèce, en fonction de critères comme leur PIB ou leur population. Conclusion c'est un échec : Bruxelles publie régulièrement le tableau de bord de cet accueil. Début juin 2018, seul un tiers de l'objectif a été réalisé. Pour la France c'est encore moins : à peine un quart de l'objectif est atteint, avec 5029 réfugiés réellement relocalisés, mais seuls 635 viennent d'Italie (soit 9% du quota français). Ceci explique aussi la colère du gouvernement italien à l'égard de Paris. 

Si la Finlande et la Suède joue le jeu du mécanisme de solidarité européen, d'autres pays refusent tout net d'y participer,  comme la République tchèque, la Pologne et la Hongrie, trois pays visés par des procédures juridiques. On le voit ça ne marche pas...  Mais face à l'incapacité des dirigeants à réformer ces règles de l'Asile, certains députés européens menacent désormais de traduire le conseil des dirigeants européens devant la cour de justice à cause de son inaction.

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