Le passeport vaccinal européen séduit le nord et le sud de l'Europe, mais suscite de fortes réticences en France et en Allemagne
L'Europe se referme un peu chaque jour : l'Allemagne, la Belgique, la France impose des tests PCR à l'entrée du territoire. Parmi les solutions à l'étude, un passeport vaccinal européen. Certains y croient, en premier lieu les pays du nord, bien avancés dans la vaccination, au Danemark, en Finlande, ou encore en Pologne près de 5 % ont reçu une première injection, en France, c'est 4%. A la pointe, la Suède et le Danemark planchent sur des "Coronapas", des certificats électroniques de vaccination, pour l'été prochain. C'est fondamental selon le Premier ministre danois pour reprendre les voyages d'affaires, faire du commerce... ou encore aller au restaurant. A l'autre bout de l'Europe, les pays du sud : Espagne Portugal, Malte, Chypre, favorables à un dispositif européen.
L'enjeu c'est faciliter la reprise du tourisme l'été prochain. Athènes et Chypre sont en train de négocier avec Israël des laisser passer pour personnes vaccinées. A l'intérieur de l'Europe, enfin il existe des certificats de vaccination pour franchir certaines frontières plus facilement. Une application pour smartphone permet d’éviter la quarantaine à l’entrée de la Pologne. L’Estonie, pays qui a inventé Skype, travaille avec l’OMS à la création d’un passeport sanitaire numérique et universel.
France Allemagne réticents, la Grèce y croit
Parmi les pays sont fortement opposés à l’idée d’un passeport vaccinal, la France, l'Allemagne ou encore les Pays Bas, pas question d'accorder des droits supplémentaires aux personnes vaccinées, (voyager, aller au théâtre, au restaurant). Ils jugent ces droits discriminatoires alors que tout le monde n’a pas accès à la vaccination D'une certaine manière cela reviendrait à rendre la vaccination obligatoire, débat explosif en France par exemple.
Ces pays rappellent également qu'on ne sait toujours pas si la vaccination empêche vraiment la transmission du virus. En Allemagne, où le gouvernement est réticent, il n’est pas exclu cependant que le secteur privé s’en empare, car juridiquement rien ne l’empêche.
Un passeport vaccinal européen l'été prochain ?
« Les obstacle sont autant politiques, que juridiques », rappelle ce matin la chef de l'exécutif européen, Ursula Von der Leyen : il faudrait contrôler tout le monde tout le temps... A la demande des Etats, la Commission européenne planche non pas sur un passeport mais sur un "certificat vaccinal européen".
Son objectif est purement sanitaire, il s'agit de suivre les campagnes de vaccination de chaque pays. Une façon d'encadrer les initiatives nationales, qui fusent de toute part : onze Etats membres émettent déjà de tels certificats et au moins sept s'apprêtent à en lancer. Il n’est pas certain qu'on dispose d'un passeport vaccinal européen l'été prochain pour aller se dorer sur les plages espagnoles, mais pourquoi pas selon la Commission accepter de tels certificats comme une solution au même titre que les tests PCR, ou sérologique.
L'équipe
- Production
- Chronique