Un quart des étudiants français vit seul, contre 11% en Europe
Après l'immolation d'un étudiant devant le CROUS de Lyon la semaine dernière, la question de la précarité étudiante revient sous les feux de l'actualité. En France, 20% des étudiants vivent sous le seuil de pauvreté.
Quelle est la situation chez nos voisins ?
Principale source de revenu des étudiants, la famille et le conjoint : en France, en Allemagne ou en Slovénie, 8 étudiant sur 10 comptent sur leurs familles et 60% du porte monnaie en dépend en moyenne. Selon la dernière étude Eurostudent, qui compile les niveaux de revenus des étudiants européens. Une dépendance encore plus forte au Portugal. A l'inverse, dans les pays du nord, seule la moitié des étudiants danois ou suédois reçoit une aide de sa famille, et dans ce cas, ce soutien financier ne représente qu'un tiers de leur revenu.
En cas de rupture familiale, la précarité est évidemment plus forte. De même le montant de l'aide est cinq fois plus élevé chez les étudiants dont les parents font partie des 10% les plus aisés selon l'INSEE. Des écarts compensés, mais en partie seulement, par les aides publiques : en France 7 étudiants sur 10 en bénéficient, si on compte les APL (aides publiques au logement) et les avantages fiscaux dont bénéficient les parents d’étudiants. Quant aux bourses d'études, accordées sur critères sociaux, elles ne concernent qu'à peine un quart des étudiants français et leur niveau reste peu élevé (entre 100 et 550 euros versés sur 10 mois).
Bourses et prêts aux étudiants : le grand écart en Europe
Entre l'Italie (11% de boursiers) et la Suède (87%), l'écart est important. Il s'explique par des différences d'attribution et des logiques différentes : en Suède les bourses sont universelles, les étudiants bénéficient de bourses et de prêts accordés sans conditions de ressource, pendant six ans. Et s'ils travaillent à mi-temps, ou s'ils ont des enfants, les subsides s'adaptent à leur rythme d'études. Le taux de bénéficiaires est donc dans ces pays nordiques logiquement élevé. Alors qu'en France, comme en Italie ou en Suisse, il est soumis à des critères sociaux et au mérite. Deuxième ressource, les petits boulots. En 2016, en France un étudiant sur 2 a une activité rémunéré en parallèle de ses études, c'est moins qu'en Suède et au Danemark, mais nettement plus que dans les pays de l'est et en Italie où les petits boulots ont disparu avec la crise économique.
Pourquoi les conditions de vie se détériorent elles ?
Pour ceux qui ont quitté le foyer, le loyer c'est LA principale dépense chaque mois. En France selon le syndicat étudiant cela pèse pour la moitié dans les dépenses, vu la crise du logement et le peu de places disponibles en cité universitaire... c'est moins le cas dans d'autres pays, même s'il faut distinguer les capitales des petites villes. Tout dépend si on vit seul ou chez ses parents, ce qui varie beaucoup d'un pays à l'autre. En Italie, la plupart des étudiants vivent encore chez leurs parents, alors qu'en France, un quart vit seul, nettement plus que la moyenne européenne.
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