Les risques sont certains, mais les avantages moins évidents.
Celui qui a le plus à perdre, c'est d'abord le Royaume-Uni
La moitié des exportations britanniques est destinée au marché européen et plus de la moitié des produits importés en Grande Bretagne viennent d'Europe. Sans accord, les règles de l'Organisation mondiale du commerce s’appliquent : les produits européens importés y compris lait, médicaments seront plus chers, car taxés.
La valeur de la livre sterling a baissé de 12%, et le risque de faillite pourrait grimper de 10% en 2019 selon le cabinet de consultant Euler Hermès. Avec la sortie de l’UE, les Britanniques n'auront plus accès au portefeuille européen pour leurs projets universitaires, pour les satellites, les télécoms,...
L'Irlande, le Luxembourg, Malte et Chypre en première ligne.
L’agence de notation Standard and Poors a établi un index de sensibilité au Brexit : les petits pays qui ont des lignes historiques avec le Royaume-Uni vont souffrir, mais c'est surtout l'Irlande qui pourrait payer le plus lourd tribut. Son histoire est intimement liée à celle des Anglais et elle partage sa seule frontière terrestre avec son grand voisin. Les banques irlandaises ont de nombreuses filiales implantées à la City. Les Irlandais sont très nombreux au Royaume-Uni et vice versa.
La France est le 11e pays à risque
Juste devant l'Allemagne à la 12e place. Les liens avec la place financière britannique sont finalement assez limités. Ce sont surtout les investissements directs de nos entreprises qui risquent de souffrir : nos exportations vers le Royaume-Uni représentent 2% de notre richesse. Le Royaume-uni est le seul pays avec lequel nous avons un excèdent commercial. Sur le plan humain il y aura des dégâts : 300 000 Français vivent outre-Manche; quant au commerce, les droits de douane vont rendre plus chers les avions que fabriquent par exemple Airbus, car les moteurs Rolls Royce qui les équipent sont anglais,
A qui va profiter le Brexit ?
Quatre villes se battent pour attirer la finance londonienne : Paris, Amsterdam, Francfort et Luxembourg.
Berlin a des atouts dans les nouvelles technologies, les start-up. Amsterdam et la Belgique peuvent compter sur leurs avantages fiscaux. Mais Paris a déjà remporté une bataille, puisque l'Autorité bancaire européenne (200 salariés) va déménager de la City à la Défense...
Cela dit, l'Europe continentale n'a eu jusqu'ici que des miettes : très vite réglée, la question du passeport européen, les établissements financiers britanniques n'auront pas besoin d'ouvrir des filiales sur le continent pour continuer à y travailler. Avoir une succursale suffira et ça c'est beaucoup moins lourd en moyen humain, financier.
Bref, l'Europe a déjà l'impression d'avoir fait de gros efforts, voilà aussi pourquoi aussi elle n'est pas prête à faire des concessions supplémentaires.
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