À Borgo en Corse, un vote de colère et de défiance

Le village de Borgo, en Corse
Le village de Borgo, en Corse ©Radio France - Géraldine Hallot
Le village de Borgo, en Corse ©Radio France - Géraldine Hallot
Le village de Borgo, en Corse ©Radio France - Géraldine Hallot
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Au second tour de la présidentielle, Emmanuel Macron est arrivé légèrement en tête en Corse avec 51% des voix… contre 36% pour Marine le Pen.

En Corse, le scrutin a été marqué par une forte abstention, près de 36%, c’est 10 points de plus que la moyenne nationale, déjà élevée pour une élection présidentielle. Mais si Emmanuel Macron l’emporte de justesse en Corse, sa rivale du Front National réalise de très bons scores dans de nombreuses villes et villages. A Borgo, elle recueille 68% des voix. Idem à Bigulia. A Lucciana, elle récolte 63% des suffrages. Jusqu’à 73% des voix dans le petit village de Poggio-Mezzana.

Pourquoi les habitants de Corse ont-ils accordé autant de suffrages à Marine Le Pen ? Pour la maire Les Républicains Anne-Marie Natali, "Borgo est une ville historiquement à droite, entre Emmanuel Macron et Marine le Pen les électeurs ont choisi la candidate de droite, même si elle est Front National". La maire de la ville n’avait pas donné de consignes de vote pour le second tour.

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Les bons scores du FN, "un trompe-l'oeil"

Borgo vit un peu à l’écart du tourisme mais c’est une ville en plein développement et beaucoup de ses habitants travaillent à Bastia, qui est toute proche. Il y a parmi les habitants, un sentiment de déclassement. "On a de petites retraite" dit-on dans le vieux village, "alors qu’on travaille depuis toujours". Les habitants ont parfois l’impression que "les immigrés s’en sortent mieux".

Pour Noël, l’un des nationalistes qui avaient bloqué l’avion de Jean-Marie le Pen à l’aéroport de Bastia en 1992 pour ne pas qu’il vienne sur l’île, "les bons scores du FN sont un trompe l’œil. C’est comme une plante en plastique qu’on n’arrose pas" : en clair selon lui, les gens peuvent voter FN à la présidentielle pour pousser un cri de colère, mais aux législatives, les électeurs se tournent vers les partis traditionnels.

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