À Clermont-Ferrand, les habitants de la "muraille de Chine" vont devoir partir

L’immeuble de 320m de long a été construit en 1961, en belvédère de la ville. La Muraille est visible à des kilomètres.
L’immeuble de 320m de long a été construit en 1961, en belvédère de la ville. La Muraille est visible à des kilomètres. ©Radio France - Mathilde Dehimi
L’immeuble de 320m de long a été construit en 1961, en belvédère de la ville. La Muraille est visible à des kilomètres. ©Radio France - Mathilde Dehimi
L’immeuble de 320m de long a été construit en 1961, en belvédère de la ville. La Muraille est visible à des kilomètres. ©Radio France - Mathilde Dehimi
Publicité

"Allons en France" est à Clermont-Ferrand, en Auvergne, où la destruction programmé d'une barre d'immeubles symbolique interroge les habitants sur leur passé et leur avenir.

La Muraille de Chine, symbole de l’habitat social en béton des années 60, sur Clermont-Ferrand va être détruite à l’horizon 2020, selon le maire. Les 350 familles vont devoir partir bon gré mal gré. Cette barre de 320 m de long et huit étages domine Clermont-Ferrand. Les habitants, s’ils vivent dans un vieux bâti, bénéficient d’une vue magnifique sur la ville et la chaîne des Puys… De quoi attirer les promoteurs immobiliers.

La vue est imprenable sur Clermont-Ferrand
La vue est imprenable sur Clermont-Ferrand
© Radio France - Mathilde Dehimi

Beaucoup d’habitants sont attachés à ce lieu, se souviennent de sa construction pour accueillir les Pieds noirs après la Guerre d’Algérie… Ils souffrent de la mauvaise réputation d’un quartier qui s’est selon eux apaisé depuis longtemps. Ils s’interrogent aussi sur leur avenir. Où iront-ils si la barre est détruite ? Dans les quartiers nord ? Dans quelle surface et pour quel loyer ? À la Muraille de Chine, les appartements sont petits et les loyers parmi les plus faibles de l’agglomération.

Publicité
La Muraille est devenue un point de repère pour les habitants
La Muraille est devenue un point de repère pour les habitants
© Radio France - Mathilde Dehimi

Les parties communes ont vieilli mais sont bien tenues, certains habitants relèvent que des parties s’effritent et que le très long immeuble « travaille ». Et puis, il y a les punaises de lit qui ont envahi certaines habitations. Certains ont aussi eu de l’amiante.

Partir, oui, mais dans quelles conditions ?

Aujourd’hui, ceux de la Muraille sentent un peu leur destin leur échapper même si un collectif d’habitants « On est là », mené par Sébastien Allary, existe. Ils dépendent des décisions du bailleur social LogiDôme et de la mairie. Les premiers relogements doivent commencer en 2019.

Il y a ceux qui ont hâte de partir, espèrent être relogés sur place ou juste derrière sur le plateau du quartier Saint-Jacques. Il y a en revanche ceux qui veulent conserver leurs souvenirs ici le plus longtemps possible, penchant pour une réhabilitation (trop coûteuse, dit la mairie) en profondeur du bâtiment. La Muraille est en lisière du centre-ville, au pied du tramway et de commerces.

À la Muraille, beaucoup d’habitants hésitent encore à aller voter.
À la Muraille, beaucoup d’habitants hésitent encore à aller voter.
© Radio France - Mathilde Dehimi

Beaucoup hésitent à aller voter, d’autres ont déjà fait leur choix. Ils se sentent un peu oubliés.