À la veille de leurs législatives, les jeunes Algériens regardent la France voter

En Algérie, près de 55% de la population – soit près de 22 millions de personnes – avait moins de 30 ans lors du recensement de 2015.
En Algérie, près de 55% de la population – soit près de 22 millions de personnes – avait moins de 30 ans lors du recensement de 2015.  ©AFP - Farouk Batiche
En Algérie, près de 55% de la population – soit près de 22 millions de personnes – avait moins de 30 ans lors du recensement de 2015. ©AFP - Farouk Batiche
En Algérie, près de 55% de la population – soit près de 22 millions de personnes – avait moins de 30 ans lors du recensement de 2015. ©AFP - Farouk Batiche
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Alors que la France choisit son nouveau président de la République, l'Algérie renouvelle son Parlement. Regards croisés de jeunes Algériens sur les deux échéances électorales.

Ce jeudi, 23 millions d’Algériens sont appelés aux urnes pour élire leur parlement. Une élection qui ne passionne pas les foules, alors que les Algériens s’intéressent davantage à la présidentielle française.

Dans le pays, traditionnellement, les élections législatives ne font pas recette. Et encore plus cette année, car il n’y a pas d’enjeu majeur. La seule question qui agite le landernau politique, c’est l’état de santé du président Bouteflika, regrette Khaled Drareni, un jeune présentateur à la télévision Al-Chourouk :

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C'est ce qui afflige beaucoup d'Algériens, et pas seulement quand ils voient Emmanuel Macron, mais quand ils voient aussi un chef d'état valide, qui bouge, qui voyage, qui agit : ça renvoie à l'exemple qui est chez nous

Résultat : les jeunes se détournent de la politique, monopolisée par l’ancienne génération, alors que l’Algérie est un pays jeune. Chaque année, on enregistre un million de naissances, et un quart de la population a entre 15 et 29 ans.

Très connecté aux réseaux sociaux, les jeunes algériens ne croient plus au vieux système politique. Certains d’entre eux mettent toute leur énergie et leurs espoirs dans l’économie du futur, comme à SILABS, incubateur de start-up installé depuis quatre mois dans le centre ville d’Alger où des jeunes comme Medhi Yetou, donnent vie à leur projet :

Services, logistiques : on veut révolutionner la manière dont les services sont fournis en Algérie. J'aimerai bien voir des jeunes de start-up impliqué dans tout ce qui est socio-économique, on aimerait voir une France partenaire des Algériens. On a partagé un passé commun , ce serait bien de partager un avenir commun

Et puis dans la jeunesse algérienne, il y a aussi beaucoup de frustration, un besoin d’expression… c’est dans la musique et la peinture que Sadek Bouzinou a trouvé un échappatoire pour s’évader d’un quotidien souvent déprimant :

Pour nous, quelqu'un qui fait sa vie ailleurs, c'est un héros. Pour être un artiste, ou un grand peintre, c'est pas en Algérie

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