Des copies corrigées sur écran, on y vient tout doucement. Les lycées français à l'étranger sont passés à la correction du bac 100% numérique.Un dispositif à généraliser ?
À Rome, au lycée français, dès la fin des épreuves, les copies sont emmenées dans une salle où Lorenza Coronas, la responsable des examens, va scanner les feuilles.
Il faut seulement 30 secondes pour traiter les copies d'une classe entière au lieu de 45 minutes auparavant et une seule personne pour effectuer les différentes tâches, au lieu de cinq ou six. C'est un gain en temps et en personnel.
Les documents sont envoyés cryptés sur un serveur. Les copies ne se promènent plus. Il n'y a plus de risque de perte. Elles sont rangées dans le coffre du proviseur et gardées pendant un an pour d'éventuelles réclamations. Pour la correction, les documents numérisés sont brassés puis distribués aux correcteurs.
Dès le lendemain, Evelyne Oléon, professeur de philosophie, se connecte et reçoit 56 copies venues de toute la zone de l'Europe du sud-est. Avant, elle avait l'habitude de se déplacer au Caire, à Istanbul ou à Athènes, selon les années. Maintenant, elle peut corriger de chez elle. L'enseignante ne peut pas imprimer, elle doit corriger sur écran.
Pas du tout experte en informatique, elle craignait un peu de changer ses habitudes. Mais finalement elle explique que c'est très intuitif. Autre avantage, les correcteurs peuvent communiquer ensemble sur un forum, comme le dit le proviseur Joël Lust. La difficulté, c'est le volume. Le bac c'est 4 millions de copies à corriger en 15 jours à peine. Il faudrait financer l'équipement en scanners, la formation des enseignants.
Mais la numérisation de la correction se pratique depuis cette année pour le BTS et le concours général. Et pour le bac, on y vient tout doucement. Les précisions de Rodolphe Delmet, chef du pilotage des examens au ministère de l'Education nationale : « La numérisation est un gain de temps. » C'est donc en réflexion pour l'année prochaine. Et les projets ne s'arrêtent pas là. A moyen terme, il s’agira de composer directement sur ordinateur. On n'y est pas encore ! Mais ce qui est intéressant c'est que les enseignants qui ont goûté à cette nouvelle façon corriger sont en général très satisfaits.
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