La rentrée à la Réunion c’était il y a 2 semaines maintenant, pour les plus de 200.000 élèves de l’île – du primaire au lycée. Comme un miroir de ce qui attend la métropole demain, tous n’ont pas pu retrouver leurs enseignants et salles de classe, parce que le COVID s’est invité dans cette reprise.
La bonne nouvelle de ce lundi 31 août, c'est que 14 écoles de Saint Denis, fermées depuis 2 semaines, peuvent ouvrir leurs portes pour accueillir les élèves. Mais l’école à la maison, c’est un fait, aujourd’hui pour 84 enseignants à la Réunion et 3 000 élèves, en continuité pédagogique. L'épidémie progresse sur l'île. Elle a finalement été peu touchée par l'épidémie de coronavirus au printemps, grâce à la fermeture des liaisons aériennes. Mais les vacances ont brassé les habitants. Et certains sont revenus malades. La scolarité s'en trouvent perturbée. Comme probablement, elle le sera en métropole.
Dans tous les établissements, lavage de mains plusieurs fois par jour obligatoire, avec du savon ou du gel hydroalcoolique. En primaire les enfants sont exemptés de masques, mais pas dans les collèges et lycées.
Rectorat, Préfecture, ARS et mairies de l'île se concertent, quand un enseignant, un personnel administratif ou un élève est suspect de contamination au coronavirus dans un établissement.
Plus question aujourd'hui de fermer totalement des écoles, collèges ou lycées entier. Seules des classes sont isolées. La rentrée a été anticipée pour la Rectrice Chantal Manès-Bonnisseau : "les écoles sont sûres" dit-elle. "Chaque cas signalé est isolé. Les cas contacts sont maintenus à domicile en attendant de lever le doute par un test. Personne n’a attrapé le COVID dans un établissement," tient-elle à rassurer. Des évaluations seront par ailleurs réalisées auprès des élèves de CP, CM1, 6e et 2de dans les semaines qui viennent, pour voir quels sont les trous dans les savoirs. Des ajustements de programme ont été publiés en juillet sur les programmes de primaire. Quant au secondaire, les professeurs savent quelles sont les priorités, explique la Rectrice. Dispositif de vacances apprenantes prévu en partenariat avec les municipalité pour les grandes vacances de la Toussaint dans l’île.
Les syndicats enseignants eux, estiment que le moment a été mal préparé, que l'académie a servi de laboratoire à la métropole, pour voir comment la rentrée se déroulait. Les vacances auraient du permettre d'élaborer des protocoles plus précis, selon les syndicats. Et permettre aussi de renforcer les effectifs, notamment en collèges et lycées, où les élèves changent de salle tout le temps. Pour Corinne Peyré, secrétaire académique du SNES-FSU de la Réunion : attribuer 3 enseignants à 2 classes par exemple, aurait permis de diminuer le nombre d'élèves par groupe et donc de minimiser les mises en quarantaine.
Le protocole sanitaire avec port du masque en permanence est contraignant mais rassurant pour les parents et les enseignants. La plupart tiennent à continuer à faire cours en vrai, à voir leurs élèves. Mais ils adaptent aussi leurs méthodes avec des références plus précises au manuel, pour que les élèves puissent s'y retrouver et réviser en cas de fermeture de classe. Le confinement est passé par là.
Parmi les élèves qui ont retrouvé l'école il y a 2 semaines à la Réunion, certains n'avaient plus vu leurs établissements depuis mars. Eviter un décrochage plus important, c'est l'un des enjeux de cette rentrée. A la Réunion, l'absentéisme atteignait 5% des effectifs, le 17 août, soit 10 000 élèves quand même.