Les fondations d'art, portées par des entreprises notamment, sont de plus en plus nombreuses en France. Un mouvement porté par une fiscalité avantageuse et l'image de marque.
Cartier, Pinault, Leclerc, Ricard, Total, Vuitton, Bernard Magrez… le mariage de l'art avec la finance et le luxe n'est pas nouveau. Et il se traduit le plus souvent par des fondations du même nom. Un mécénat qui n'est pas nouveau, mais qui change de forme.
Si Michel-Ange, Léonard de Vinci, Vermeer, Rembrandt ont été soutenus par les Pinault et Arnault de leur époque, la prolifération de ces fondations d'entreprises et fonds de dotation procède d'un changement de modèle économique pour l'art, en dehors des musées.
Aujourd'hui aucune grande marque, aucun grand groupe ne peut se passer de sa fondation d'art ! Pourquoi ?
Pour trois raisons :
- d'abord, la loi Aillagon de 2003 permet de défiscaliser à hauteur de 60% des sommes investies ;
- ensuite, c'est un outil marketing efficace pour valoriser une marque et c'est un excellent produit d'investissement ;
- enfin, restrictions budgétaires publiques obligent, le privé et ses fondations sont désormais des soutiens incontournables du monde de l'art.
Entre philanthropie ou marketing, les motifs des nouveaux mécènes sont complexes. Et pour certains, à l'instar de Jean-Michel Tobelem, professeur d'université, les fondations font supporter la défiscalisation aux contribuables tout en procédant à une marchandisation de l'art.