

Face à la concurrence du numérique et de la livraison à domicile, la grande distribution est obligée de se réinventer si elle ne veut pas mourir. Forcées de revoir en particulier leur modèle, en déclin, celui de l'hypermarché, les enseignes innovent pour sauver leurs magasins dits physiques.
On est là dans un magasin nouveau modèle. D'ailleurs l'ambiance tient plus de la brasserie que de la boutique traditionnelle telle qu'on la concevait jusqu'à aujourd'hui. C'est un vrai prototype que l'enseigne Casino vient d'ouvrir dans le très chic quartier parisien du bas des champs-Elysée, un nouveau concept baptisé "le 4", comme le numéro de la rue.
Des codes qu'on ne connaît pas dans la grande distribution
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"Il y a une terrasse, une vitrine à réalité augmenté, ça intrigue" explique Moez-Alexandre Zouari, le directeur : "Dès qu'on entre on est sur des codes qu'on ne connait pas dans la grande distribution, c'est du noir et blanc. On a imaginé le commerce comme un vrai lieu de vie. On met la vente au second degré. Une fois que vous avez crée un environnement où les gens se sentent à l'aise, croyez-moi ils consomment."

Et tout ça à la pointe de la technologie, avec 6 écrans tactiles de la taille d'un homme pour les livraisons à domicile, un plan interactif en 4 langues, pour tout trouver au plus vite.
Magasin ouvert jour et nuit, avec votre smartphone... "Vous prenez l'application Casino, vous présentez un code-barre à un portique, le portique vous donne accès et vous rentrez dans le magasin." Smartphone à la main, Cyril Bourgois, directeur de la transformation digitale chez Casino en fait la démonstration. "Vous pouvez scanner très rapidement les articles dont vous avez besoin, jusqu'à avoir constitué votre panier. Vous payez dans l'application, et vous n'avez plus qu'à présenter ce code-barre au portique pour pouvoir ressortir".

La fin des "gros magasins un peu froids"
Mais c'est surtout l'hypermarché qui va mal, l'ancien temple de la consommation, que boude aujourd'hui la clientèle. Certaines enseignes cherchent à s'en séparer, d'autres tentent d'innover. C'est le cas de Carrefour, qui veut relancer ce qui fut son navire-amiral, un hyper de 25 000 m², 600 salariés, 110 000 références. On vous y emmène en compagnie d'un expert, qui nous sert de guide, Rodolphe Bonnasse, directeur général de C.A.COM, spécialiste du commerce et de la distribution : "On est à une cinquantaine de kilomètres de Paris, sur le parking de l'hypermarché Carrefour de Villiers-en-Bière, situé dans une grande zone commerciale. On a quitté l'univers de l'hypermarché d'antan, qui était un gros magasin parfois un peu froid, pour créer ce qu'on appelle des zones chaudes, des zones où on peut se poser, où on peut converser, où on peut consommer. A l'intérieur c'est assez dynamique."
La plongée est bluffante. Rayonnages bas, vue traversantes, larges allées. Rodolphe Bonnasse : "Ces hypermarchés repensés sacrifient du m² au profit du confort d'achat, de la découverte des produits et du conseil client. On a surtout ce qu'on n'avait pas avant : des zones pour s'asseoir et prendre son temps".

Tout est intégré à l'hyper : coiffeur, cave à vin, cave à bière, restauration dans les rayons... Sans perdre de vue, à une des extrémités, les meilleures offres. Une zone "Bon Plan", presque discount, poursuit Rodolphe Bonnasse, "où on va trouver une offre où la promesse est avant tout une promesse de prix".
Est-ce que ça marche ? Les chiffres sont gardés secrets. On saura seulement qu'ici, dans cet hypermarché, on ne perd plus d'argent.
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