Des algorithmes pour décider de vos arrêts de bus

Les algorithmes influencent les nouveaux mode de transports et même les arrêts de bus....
Les algorithmes influencent les nouveaux mode de transports et même les arrêts de bus.... - CC Marc Lagneau
Les algorithmes influencent les nouveaux mode de transports et même les arrêts de bus.... - CC Marc Lagneau
Les algorithmes influencent les nouveaux mode de transports et même les arrêts de bus.... - CC Marc Lagneau
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Suite de notre série sur ces équations mathématiques qui ont fait irruption dans notre vie quotidienne. Zoom ce matin sur les nouveaux modes de transports

Les services de co-voiturage, Uber, les flottes de véhicules en libre-service, tous utilisent des algorithmes. Prenons le petit dernier à Paris : le scooter électrique en libre-service et en partage. Un 3e opérateur arrive cet été, il s’agit de l'équipementier allemand Bosch qui déploie 600 deux-roues baptisés "Coup" dans la capitale. Maureen Well, directrice France explique comment ça marche. "C’est très simple, il suffit de télécharger l’appli sur son smartphone, de s’inscrire et l’appli identifie le scooter qui est le plus proche de vous vous dite comment vous y rendre et vous le réserve. Vous avez ensuite un quart d’heure pour vous y rendre".

Et pour développer ce nouveau service de mobilité urbaine, la société élabore ses propres algorithmes. Matt Shubert, le patron de Coup : "il faut des algorithmes intelligents pour équilibrer l‘offre et la demande. Et c’est possible uniquement grâce au deep learning, l’apprentissage profond et aux algorithmes".

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Nous voyons ou habitent nos clients, où ils utilisent les scooters et où ils les garent.

Ces algorithmes bousculent la manière dont nous nous déplaçons

L'usage d'algorithmes dans les transports n’est pas nouveau. Mais il a changé d'échelle avec la révolution numérique. Les algorithmes moulinent désormais des quantités gigantesques de données, du big data, que nous fournissons en grande partie nous-mêmes avec nos téléphones portables explique Nicolas Louvet directeur du bureau de recherche 6T spécialisé dans les transports : "Il y a de plus en plus d’opérateur de véhicule en libre-service, de plateforme de VTC ou de covoiturage. Toutes les études montrent que ces nouveaux services ont un impact sur la manière d’utiliser les transports publics et la voiture personnelle. Les usagers étaient principalement monomodaux, ils faisaient tout en voiture ou en transports publics ou en vélo, par exemple. Ils deviennent maintenant multimodaux et savent mieux utiliser l’offre existante".

L'usager veut donc organiser lui-même son trajet et c'est un défi pour les transports publics. Comment intégrer ces nouvelles mobilités dans un réseau existant de bus, tramway, métro ? Comment les réguler aussi ? Des problématiques étudiées au sein du laboratoire Ville mobilité et transport de l'école des ponts Paris-Tech dont fait partie Virginie Bouteuil chercheuse : "le cadre réglementaire antérieur n’est peut –être plus adapté aux nouveaux outils du numérique et aux services qui se développement sur la base de ces outils. Faut-il les faire évoluer et comment ? Ces nouveaux services de mobilités peuvent-ils contribuer à l’accès à la mobilité pour tout un chacun ? Toutes ces questions sont relativement nouvelles par leur ampleur".

Des start-ups proposent déjà des nouvelles solutions de transports aux communes, comme ces lignes de bus créés à la demande, en fonction des données des usagers. Exemple la société PADAM. Elle fournit aux transporteurs un système logiciel et son application pour téléphone portable. Elle vend en fait des algorithmes intelligents. Samir Naïm, directeur recherche et développement chez Padam : "On travaille avec des communes dont l’objectif est de créer un système de transport rural, les arrêts sont à la demande et C’est les données des usagers qui permettent d’élaborer des lignes de bus. Nous on fournit la solution logicielle et donc l‘appli smartphone liée à une demande des collectivités de créer ce système de transports".

Ce foisonnement d'innovations n'en est qu'à ses débuts, reste à trouver un modèle économique durable car pour l'instant la plupart des start-ups qui proposent des services de nouvelle mobilité ne sont pas encore rentables.

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