
J-1 avant les élections générales au Royaume-Uni. Les conservateurs de David Cameron et les travaillistes d’Ed Miliband sont au coude-à-coude dans les sondages. Aucun des deux partis ne semble en mesure d’obtenir la majorité des sièges. Il faudra donc composer avec les autres forces politiques, en particulier les nationalistes écossais du SNP, qui sont en passe de devenir la 3ème force politique de Grande-Bretagne.
Franck Mathevon, notre correspondant au Royaume-Uni, revient d’Ecosse où le SNP pourrait remporter la quasi-totalité des sièges. Il nous emmène à Paisley, près de Glasgow, en campagne avec Mhairi Black, la candidate du SNP à Paisley.
Une étudiante blonde au visage poupin. Elle n’a que 20 ans et elle est donnée gagnante par les sondages face à Douglas Alexander, une figure du parti travailliste, un proche d’Ed Miliband. Depuis le début de la campagne, elle a l’habitude de prêcher des convertis. Ce soir, Catherine lui assure qu’elle votera pour elle :
Je veux que l'Ecosse soit plus forte
Catherine : "Je veux que l'Ecosse soit plus forte"
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Paisley, une circonscription symbolique
Un discours entendu aujourd’hui partout en Ecosse. La région a longtemps été un fief du Labour, du parti travailliste. Mais cette année, huit mois après la victoire du NON au référendum, les électeurs lui tournent du dos. Ils s’apprêtent à voter massivement SNP, un parti situé plus à gauche que le Labour. D’après les sondages, les nationalistes pourraient obtenir la quasi-totalité des 59 sièges écossais, contre 6 aujourd’hui.
La circonscription de Paisley est l’une des plus symboliques. Elle était réputée imprenable. Le SNP accusait en 2010 un retard de 40 points ! Mais Mhairi Black, cette gamine de 20 ans, est en passe de l’emporter :
L'Ecosse pendant des années a voté travailliste comme un somnambule
Mhairi Black : "L'Ecosse a voté travailliste pendant des années comme un somnambule"
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Les travaillistes se trouvent ainsi associés aux conservateurs, très impopulaires en Ecosse depuis les années Thatcher. Ils représentent les élites de Londres, méprisées au nord du mur d’Hadrien.

Evan Williams est le chef de campagne de Douglas Alexander, député travailliste à Paisley depuis 97. Il se dit impuissant face à la possible défaite de son champion :
Les arguments rationnels ne font pas partie du débat
Evan Williams : "Les arguments rationnels ne font pas partie du débat"
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Et ce vote massif de l’Ecosse en faveur des nationalistes a bien sûr des conséquences nationales. Le SNP devrait être demain soir le 3ème parti britannique. Les nationalistes écossais vont certainement priver les travaillistes d’Ed Miliband de majorité, mais ils ne veulent surtout pas soutenir les conservateurs, les Tories de David Cameron.
Une main tendue aux travaillistes

La chef du SNP, Nicola Sturgeon, Premier ministre d’Ecosse, tend donc la main aux travaillistes en vue d’une alliance gouvernementale. Franck Mathevon a pu la rencontrer à Ayr, dans le sud-ouest de l’Ecosse.
Nous pouvons travailler ensemble pour priver les Torries du gouvernement
Nicola Sturgeon : "Nous pouvons travailler ensemble pour priver les Torries du gouvernement"
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Mais les travaillistes rejettent cette main tendue des nationalistes écossais. Ed Miliband a été très clair à ce propos ; il ne veut pas donner l’impression qu’il collabore avec un parti indépendantiste. C’est pourtant sans doute sa seule chance de devenir Premier ministre, à moins d’un gouvernement minoritaire fragile. David Cameron le sait bien. Pendant toute la campagne, il a mis en garde le pays contre les dangers d’une alliance entre travaillistes et SNP.
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